Algérie

Histoires vraies Les loups gris (3e partie)



Histoires vraies Les loups gris (3e partie)
Résume de la 2e partie - Khemar s'entend parfaitement avec Arald, le fils de sa femme. Il le considère comme le sien...
Un jour, Khemar se promène avec l'enfant. On les voit souvent déambuler ainsi, comme deux vrais copains qui paraissent s'aimer beaucoup. Puis Khemar le Turc s'arrête devant un marchand de glaces et cherche quelques pièces au fond de ses poches.
«Moi, pas argent, conclut-il tristement. Toi beaucoup glaces quand j'aurai argent.»
Mais il semble brusquement avoir une idée et s'adresse au marchand de glaces qui est Turc, lui aussi :
«Peux-tu nous faire crédit ' lui demande-t-il en turc.
' Pas de crédit !
' Pourquoi ' Je repasserai avec ma femme tout à l'heure ; elle aura de l'argent.
' Pour donner des glaces à son bâtard ! Pas de crédit !»
C'en est trop : Khemar se penche par-dessus le comptoir, saisit le glacier à la gorge, parvient à le tirer jusqu'à lui et, devant le gamin affolé, ils se battent comme des chiffonniers. Lorsque enfin des passants les séparent, le glacier turc, tout en remettant de l'ordre dans ses vêtements, les prend à témoin :
«Vous avez vu ' Non mais vous avez vu ' Ce type, c'est la honte de la colonie !»
Dans le brouhaha, une phrase lancée par on ne sait qui, fait frémir Khemar :
«Il faut prévenir les Loups gris.»
Les Loups gris sont une organisation fasciste turque, qui porte un emblème à l'image d'un loup et prétend maintenir le peuple turc dans un idéal de pureté nationaliste. Non seulement elle a assassiné beaucoup d'adversaires politiques en Turquie, mais elle entretient en Allemagne de l'Ouest des sections actives qui terrorisent ceux de ses compatriotes qui ne partagent pas les mêmes opinions. Les Loups gris agissent parfois à visage découvert, mais préfèrent à d'autres moments assassiner dans l'ombre. Nul besoin de chercher pour les rencontrer, il suffit de faire appel à eux publiquement : dans la foule il y en aura toujours un pour vous entendre. Et, cette fois encore, l'appel anonyme va être entendu.
Le 6 novembre 1974, Jasmina, fourbue, de retour à la maison, cherche son fils Arald. Sans doute est-il avec Khemar. Mais bientôt Khemar revient à son tour : seul. Alors, tous deux partent dans le village à la recherche de l'enfant pendant des heures. Force leur est de prévenir la police. Toute la nuit, deux patrouilles parcourent les rues, sans résultat.
Le lendemain matin, Jasmina et Khemar, effondrés, fournissent aux policiers des vêtements ayant appartenu à l'enfant pour les faire renifler aux trois chiens qui vont aider aux recherches.
Dans l'après-midi, un sifflement remplit le ciel : deux hélicoptères viennent aider la police locale. Pendant sept jours, une véritable armée fouille les terrils, les gravières, les carrières, les maisons en démolition, les arrière-cours.
Le 14 novembre, des enfants turcs trouvent, dans l'arrière-cour de la maison où demeurent Jasmina et Khemar, la tête du petit Arald, enveloppée dans un sac de plastique. (A suivre...)


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