Algérie

Histoires vraies Les enfants de Liverpool (4e partie)



Résumé de la 3e partie - Les deux assassins de James - John et Robert - âgés de 10 ans, sont interrogés par les policiers...La majorité penche pour plus de sévérité, de répression. Le Premier ministre John Major déclare : «La société doit condamner un peu plus et comprendre un peu moins les criminels» et il appelle à «une croisade contre le crime». Le ministre de l'Intérieur qualifie les jeunes criminels de «sales petites bêtes».
D'autres responsables réclament le rétablissement des maisons de correction et des châtiments corporels...
Devant la chambre d'accusation du tribunal de B., ce sont heureusement le calme et la sérénité qui règnent, en cette matinée du 22 février 1993. Les trois juges, Mme Dale, MM. Dixon et Birkett, prennent place. Les accusés sont alors introduits dans la salle. Ils entrent, dissimulés par les policiers, et s'installent face à la barre où ils ne bougeront plus car on ne doit les voir que de dos. Seuls cinq journalistes ont été autorisés à venir à l'audience. Le public, restreint et trié sur le volet, a dû subir de multiples fouilles. Les parents de James ne sont pas présents.
Contrairement aux usages, le président ne procède à aucun interrogatoire d'identité. Les noms des deux garçons seront tenus secrets, ainsi que leur adresse. De dos, comme ils sont, on peut constater que l'un est tout maigre et doit mesurer environ un mètre vingt ; l'autre est encore plus petit. Ils ne font même pas leurs dix ans !... Tout ce que l'on sait d'eux, on l'a appris par les journaux. L'un, a-t-on écrit, «a un visage d'ange et suce encore son pouce», tandis que l'autre «est déjà un voyou et a cassé des vitres en lançant des pierres».
Au tribunal de B., c'est d'abord la lecture des confessions de John et de Robert, puis le procureur prend la parole pour demander leur inculpation pour tentative d'enlèvement, enlèvement et assassinat. Pendant ce temps, on a pu voir l'un des petits accusés bâiller et l'autre s'étirer.
On leur donne alors la parole. Ils se mettent à se disputer d'une voix boudeuse, ennuyée, comme s'il s'agissait de savoir lequel des deux a volé un pot de confiture. «C'est la faute de Robert, dit John. C'est lui qui a eu l'idée d'enlever un môme !
' C'est John qui a tué James, dit Robert. C'est pas moi !»
Les débats sont clos. Ils ont duré en tout six minutes. Le président prend la parole. Conformément à la loi britannique, qui fixe à dix ans l'âge minimum pour être inculpé, il suit l'avis du procureur : John et Robert sont inculpés de tentative d'enlèvement, enlèvement et assassinat. Le président leur annonce qu'ils vont devoir attendre leur jugement dans une institution spécialisée. Ils y seront suivis par des psychiatres et comparaîtront devant le tribunal ultérieurement. Ils risquent la prison à vie.
Il est à noter que la dernière peine prononcée en Angleterre contre un enfant de cet âge est la condamnation à vie, en 1968, d'une fillette de onze ans qui avait étranglé deux enfants de trois et quatre ans. Il est à noter également qu'en France les deux assassins présumés n'auraient pas été poursuivis, les mineurs de moins de treize ans n'étant pas pénalement responsables...
L'audience est levée. Les policiers reviennent entourer les deux garçonnets, qui ont un geste de surprise, comme s'ils semblaient brusquement comprendre qu'ils ne rentreront pas chez eux ce soir... Dehors, quand on les fait monter dans un fourgon blindé, une foule énorme vocifère : «Salauds ! Qu'on les tue !» Il y a des jets de pierres et des bagarres pendant une dizaine de minutes avec les policiers. (A suivre...)


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