Algérie

Histoires vraies Le signal (3e partie et fin)



Résumé de la 2e partie - L'idée folle qui traverse l'esprit de Rémy, va-t-elle empêcher l'accident de l'express de nuit...
Vision terrible. Rémy aperçoit dans la nuit les quatre petits phares jaunes de la motrice. Cette fois, l'express n'est plus qu'à quelques centaines de mètres. Rémy respire profondément. Ce n'est pas le moment de faiblir. Il appuie un peu plus encore sur l'accélérateur. Puis, quand il estime pouvoir être entendu du train, il klaxonne comme un sourd. «Après tout, se dit-il, autant que ça serve une dernière fois.» Or, à sa stupéfaction, le train répond à son avertissement par un coup de trompe à vous donner la chair de poule. Mais c'est tout ; pour le reste, il continue de se rapprocher, inexorablement.
Rémy lance à présent plusieurs appels de phare. Et cette fois c'est la victoire : un long sifflement aigu lui apprend que le convoi est en train de freiner.
Les quatre phares de la locomotive sont maintenant à cent cinquante mètres. Rémy laisse sa voiture en pleins phares, puis, par la place du passager, il abandonne sa traction. Il court jusqu'au bas du talus, tombe, se relève et traverse la route pour s'éloigner le plus possible de la collision.
Le bruit du freinage est assourdissant. Dans une fantastique gerbe d'étincelles, le train percute de plein fouet la malheureuse traction qui s'écrase. Sidéré, Rémy devine sa belle voiture se froissant sous la machine et se laissant traîner sur près de cent mètres. L'odeur de brûlé est terrible.
De grandes flammes sortent à présent de sous la motrice, mais le pire est écarté : le convoi s'arrête enfin.
Rémy souffle, plusieurs fois de suite, comme s'il venait de courir un cent mètres. Puis il se met à trottiner sur la route en direction de la loco. De loin, il aperçoit un mécanicien qui a sauté au bas de la machine et lutte contre les flammes avec un extincteur. Rémy grimpe sur le talus et s'approche de la cabine, la porte est ouverte, et il se hisse à bord.
Le conducteur est en grande conversation au téléphone :
' Je te dis que c'est pas un rocher, c'est une bagnole ! Enfin.., c'était.
Rémy se dit qu'il est temps d'intervenir :
' Rémy Sablons. C'est moi, le chauffeur de la traction.
' Quoi '
Le conducteur dévisage Rémy et reprend sa communication :
' Attends, j'ai peut-être du nouveau.
Et s'adressant à l'intrus :
' Vous connaissez ce véhicule '
' Oui, dit Rémy, c'est le mien. Je l'ai mis là pour vous éviter un rocher. Un rocher énorme, qui s'est détaché de la montagne. Juste un peu plus loin.
Et en quelques mots, il lui explique ce qui vient de se passer. Le conducteur n'en revient pas ; il reste la bouche ouverte, comme un poisson.
' Merci, dit-il en retrouvant la parole. Les aiguilleurs étaient justement en train de me dire au téléphone qu'un rocher venait de leur être signalé...
' Oui, dit Rémy. Mais ç'aurait été trop tard.
L'homme à l'extincteur les rejoint.
' Vous savez ce qu'il y avait dans la voiture ' demande-t-il. En tout cas, ça crame bien.
Rémy retient son rire, un rire nerveux. Les deux autres le regardent sans comprendre. Cette fois, le marchand de jouets renonce à leur expliquer ; il n'a pas envie de se ridiculiser en leur apprenant qu'il transportait, notamment, toute une cargaison de trains miniature... On a beau être un héros, on a ses petits secrets.


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