Algérie

Histoires vraies Le saut en voltige (2e partie)



Résumé de la 1re partie - La mort du mécanicien Thomas Roudier : accident ou crime '
Le commissaire Lelong contemple le cheminot maculé de sang. Il refuse toujours de prendre position prématurément. Il remercie François Lepage et va procéder lui-même aux investigations dans la locomotive.
En examinant l'habitacle, il est frappé par les taches de sang qui se trouvent un peu partout, mais il n'en tire pas de conclusion définitive. Lepage a très bien pu laisser ces traces en remontant dans la locomotive après avoir été éclaboussé de sang en relevant le corps de son camarade.
Au même moment, la gare de Bordeaux est en pleine effervescence. Spontanément, les cheminots ont débrayé et tiennent un meeting improvisé dans un hangar. Ils sont une centaine à être présents. L'atmosphère est explosive. Un grand gaillard de trente ans environ, Martin Leroy, harangue ses camarades du haut d'une plateforme de locomotive. Martin Leroy est le responsable du syndicat du personnel roulant.
' La mort de notre camarade Roudier est un crime ! Un crime dont la compagnie est responsable.
Des cris d'approbation et de colère s'élèvent.
' Il y a des mois que nous demandons à la direction de ne plus rouler sur ce matériel périmé et dangereux. Il y a des mois que nous réclamons une passerelle pour éviter le saut en voltige.Maintenant, il n'y a qu'une seule solution : la grève !
Les poings se lèvent et le même cri est repris par tout le monde :
' La grève !
Martin Leroy descend de sa locomotive et le groupe commence à se former en cortège pour aller ameuter le reste du personnel. C'est alors qu'une autre voix se fait entendre :
' Et si c'était un crime '
Tout le monde se retourne. C'est Gérard Fuzier, le mécanicien de l'équipe de relais qui était monté le premier sur la machine après le drame. Gérard Fuzier a vingt-cinq ans ; ses camarades ne l'aiment guère et pas seulement parce qu'il n'est pas syndiqué. Martin Leroy se plante devant lui.
' Est-ce que par hasard tu accuserais Lepage '
Devant l'hostilité générale, Fuzier préfère ne pas insister.
' Je pose la question, c'est tout...
Des huées éclatent autour de lui. Et puis les cheminots reprennent leur cortège et le laissent là. Dès qu'ils ont disparu, Gérard Fuzier se dirige, sans se faire remarquer, dans le sens opposé, vers la partie de la gare où se trouvent les bureaux de la direction.
Gérard Fuzier est un bon employé, très bien noté. Être mécanicien à vingt-cinq ans, ce n'est pas si courant. Fuzier sait bien qu'il doit une partie de son avancement à une certaine souplesse vis-à-vis de ses supérieurs. C'est qu'il est ambitieux et qu'il vise beaucoup plus haut qu'un simple poste de conducteur de locomotive.
Que se passe-t-il dans les bureaux de la direction ' Nul ne le sait. Toujours est-il que peu après, Gérard Fuzier vient trouver le commissaire Lelong.
' J'ai quelque chose à vous dire...
' Je vous écoute...
' Eh bien voilà... Quand je suis monté dans la locomotive après l'accident, j'ai vu du sang et Lepage n'y était pas encore remonté lui-même... (A suivre...)


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