Algérie

Histoires vraies Le minable (2e partie)


Histoires vraies Le minable (2e partie)
Résumé de la 1re partie - Le corps d'une femme que seul son dentier permettra d'identifier, a été retrouvé. Serait-ce la maman du sergent Fabian '
Evidemment, il est tentant de rapprocher les deux affaires : le silence subit à Toulouse de la mère du sergent Fabian et l'étrange attitude de son mari, puis la découverte de ce cadavre inconnu à l'orée de la forêt de Compiègne. Or, elles sont effectivement liées, mais pas du tout comme on pourrait l'imaginer.
Que la mère du sergent Fabian soit partie avec un autre homme, soit ; mais qu'elle ne lui ait jamais écrit paraît tout à fait invraisemblable au jeune sous-officier qui décide de tirer la chose au clair. Il profite de quatre mois de permission en métropole pour mener son enquête. D'abord auprès de son beau-père, René Joubert, la cinquantaine le front dégarni et les tempes blanches, qui a toujours eu la réputation d'un cavaleur :
«Mon pauvre Sylvain, cette réputation c'est du réchauffé. Oui, autrefois, je profitais des occasions, mais avec l'âge cela m'a bien passé.»
Dans la petite salle à manger du meublé plutôt minable où René Joubert semble vivre seul, le sergent se sent mal à l'aise.
«Comment se fait-il que maman ne m'ait rien dit '
' Je ne sais pas. Moi-même, cela m'étonne ! Tu sais qu'elle ne vivait que pour toi. Qu'est-ce qui a bien pu se passer dans sa tête '»
L'homme regarde son beau-fils en inclinant tristement un front lourd de sous-entendus, puis il allume une cigarette :
«Remarque, je me console en pensant que cela devait arriver... Elle en a eu assez de la vie que je lui faisais mener.
' Mais enfin, comment cela s'est-il passé '
' Elle a connu ce type à la clinique. Un imbécile, à mon avis. Mais pas trop mal conservé pour ses cinquante ans. Et, surtout, du fric ! Bien sûr, c'est pas Rothschild, mais pour elle c'est la fin des soucis. Là où je lui en veux, c'est la façon et le moment : juste quand j'allais avoir une situation à La Dépêche. Je rentre un soir, et je trouve l'armoire vide, les deux valises parties. Elle avait mis les voiles en emportant toutes ses frusques et les économies ! Je suis dans une belle mouise.
' Et La Dépêche ' Ils te feront bien une avance '»
Le beau-père hoche la tête :
«La Dépêche, j'ai laissé tomber, je n'ai plus le c'ur à rien.»
Le sergent se lève avec un geste d'agacement :
«Ce que je ne comprends pas, c'est qu'elle soit partie sans me l'écrire.»
René Joubert, sans quitter sa chaise, se retourne et prend une lettre dans un tiroir du buffet :
«Si, tout de même, elle a laissé ce mot.»
Le jeune sergent, ému, reconnaît l'écriture de mère :
René, je m'en vais. Ça ne t'étonnera pas. Je reviendrai Sylvain. Adieu. Signé : Evelyne.
«C'est tout '
' Oui.
' Mais pourquoi ne m'a-t-elle pas écrit ' Pourquoi '
' Je ne sais pas. Peut-être sont-ils en voyage ! Demande à ton père. Moi, tu sais, depuis qu'elle avait rencontré ce type, on ne se parlait plus beaucoup.» (A suivre...)
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