Résumé de la 3e partie - L'enfant n'a jamais dit qu'il n'était pas la cause de l'accident pour protéger ses parents...Elle a sauté sur le volant et a foncé sur eux. Je n'ai pas eu le temps de réagir.
' Parce que vous aviez dit que cette jeune fille était jolie '
' Oui. Elle était jalouse, une vraie malade.
' Pourquoi ne pas l'avoir dit ' Pourquoi avoir raconté que c'était votre fils '
' Pour la protéger.»
Prenons le fils maintenant :
«Ils ont menti, et moi je n'avais pas droit à la parole. Désormais, je peux tout dire. Ce n'est pas ma faute si cette enfant est morte.
C'est ma mère qui a foncé dans le tas comme une folle ! La fille en mini-jupe était jolie, elle ne supportait pas que mon père regarde les autres femmes ! Après, on m'a dit qu'elle risquait d'aller en prison, et que moi je n'irais pas parce que j'étais trop petit, qu'il fallait raconter que j'avais fait l'imbécile en grimpant sur le siège de mon père. J'en ai marre de ce plan pourri. Depuis, ils ont pas arrêté de s'engueuler tous les deux. Tout ça pour finir par divorcer !»
Donc, étant dénoncée, «elle» se retrouve inculpée de meurtre. Car il s'agit d'un acte délibéré. Coup de folie, certes, mais meurtrier. Et, ironiquement injuste. Puisque la jeune fille en minijupe, objet de sa jalousie brutale, n'est pas morte. Un enfant innocent a payé à sa place.
Mais cette histoire est vieille de dix ans lorsque l'inculpation est effective. Et l'inculpée a beau jeu de reconnaître les faits, puisqu'ils sont prescrits. Dix ans, c'est fini. Dix ans après un meurtre, plus personne ne peut rien contre le meurtrier. C'est la règle. Il y a bien une tentative juridique pour faire admettre que la prescription a été interrompue par la condamnation survenue un an après les faits. Acte suspensif, dit-on... Neuf ans... rien n'est prescrit '
«Elle» est en prison, elle attend que la justice décide. En jugement de première instance, le tribunal considère en effet que la condamnation de «lui» en correctionnelle est suspensive. Pas de prescription. En cour d'appel, même appréciation du tribunal. Un nouveau délai de dix ans part de la condamnation du conducteur, «elle» sera jugée pour meurtre. En Cour de cassation, il en est autrement. Selon l'argument suivant :«Un jugement pour un délit d'homicide involontaire de «lui»ne constitue pas un acte d'instruction susceptible d'interrompre la prescription d'une affaire criminelle concernant «elle».
Voici les dernières nouvelles du front judiciaire : l'affaire, renvoyée devant l'ultime instance, la chambre d'accusation, vient de connaître son épilogue. La prescription est confirmée. «Elle» est libre. «Elle» ne sera jamais jugée.
C'est ainsi qu'il est interdit de rapporter cette histoire qui, par la magie de la prescription, est devenue totalement invisible et doit être considérée comme n'ayant jamais existé.
La petite fille dans sa poussette se prénommait Vanessa.
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Posté Le : 17/07/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Pierre Bellemare
Source : www.infosoir.com