Algérie

Histoires vraies Au pays des cueilleurs de past'ques (3e partie)



Histoires vraies Au pays des cueilleurs de past'ques (3e partie)
Résumé de la 2e partie - Aujourd'hui, Wayne, le cousin du même âge que Herman, est venu le chercher pour aller à la pêche...Les deux garçons apparaissent, avancent lentement dans la cour encombrée de bouteilles de bière vides, de pneus, de ferrailles diverses au milieu desquels courent les poulets. Herman, quinze ans, cheveux blonds, et James, douze ans, cheveux blonds, arrivent jusqu'à la sinistre barrière ornée de têtes de poissons morts.
«Je crois que papa est mort.
' Oncle Lonnie ' Mort ' Comment ça '
' Je sais pas. Je crois qu'il est mort.»
Way court chercher son père, oncle Mumm pénètre dans la caravane, en ressort aussitôt pour foncer dans la sienne téléphoner à Rush Spring.
Lonnie Dutton, ses cent kilos de graisse nourrie de bière, est affalé en travers de son lit, une balle de carabine en pleine tête. Le shérif fait évacuer le corps, et interroge les enfants.
«Qui a fait ça '»
Les quatre gosses pleurent, l'aîné parvient à sangloter : «Un type est entré, un rôdeur, il a tiré.»
Les deux petits sont terrorisés, muets, et s'accrochent à leurs frères, comme s'ils avaient peur de les voir partir avec le shérif.
L'histoire du rôdeur ne tient pas. Herman ne peut pas le décrire, James se trompe d'heure, puis de description, et rapidement les deux gamins abandonnent le pauvre mensonge qu'ils cherchaient à inventer.
Herman a pris la carabine, l'a appliquée sur le front de son père, bien dans l'axe, et James a appuyé sur la détente. Et ils racontent, ils racontent, eux qui n'ont jamais rien dit, même devant l'assistante sociale ou le directeur d'école, qui ne se plaignaient jamais de rien, travaillaient bien en classe, obéissaient à tous les ordres du père.
Des coups, toujours des coups, assortis de violences sexuelles. Herman a servi de souffre-douleur et de prostitué à domicile. James a suivi. Du temps de leur mère, ils avaient déjà vécu l'enfer, mais c'était sur elle que pleuvaient les coups et les sévices sexuels. Un jour elle a profité d'une absence du monstre et a filé avec ses quatre enfants. Hélas ! pas de travail, pas de logement, l'errance a duré trop longtemps, et Lonnie Dutton n'a pas eu de mal à réclamer la garde des gosses. Lui avait un «foyer», lui pouvait leur donner à manger... maman a dû obéir à la loi, et rendre les enfants. Lorsqu'elle a trouvé un travail à Las Vegas, il était trop tard pour les récupérer. L'abandonneuse c'était elle. Et elle n'imaginait pas que la violence du père se retournerait contre eux. Or, depuis deux ans, les deux garçons subissaient tout, à sa place. Et le père menaçait de les tuer s'ils en parlaient à qui que ce soit. Qu'une voisine tente d'alerter les services sociaux, qu'une assistante vienne inspecter le taudis - ce qui ne s'est d'ailleurs passé qu'une seule et unique fois - et ils prenaient une trempe de plus.
Trop terrorisés pour parler, les deux aînés supportaient donc en hurlant et en pleurant les ignominies paternelles, bouche cousue au-dehors.
Jusqu'au jour où ils ont vu le père s'attaquer à leur petite s'ur de dix ans, Sissy. Ça ce n'était pas supportable. Sous leurs yeux, sous les yeux du plus petit, que faire ' (A suivre...)


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