Algérie

Histoires vraies Un enlèvement pas comme les autres (4e partie et fin)


Histoires vraies                                    Un enlèvement pas comme les autres (4e partie et fin)
Résumé de la 3e partie - Le commissaire, qui est sûr que Régis a fait une fugue, demande à la gouvernante où il aurait pu se réfugier. «Chez son ami Armand». Il décide de s'y rendre...
Dix minutes plus tard ; le commissaire Blanchard, Caroll Logan et un nombre impressionnant de policiers arrivent devant la villa. Blanchard fait rester tout le monde à bonne distance et part seul en compagnie de la gouvernante. Il parvient à s'introduire par un soupirail mal fermé. Une fois dans la maison, il appelle doucement :
' Régis ! Régis ! Je sais que tu es là.
Il y a un remue-ménage au premier étage. L'adolescent doit tenter de s'enfuir. Mais le policier est plus rapide. En quelques bonds il est sur place et l'instant d'après, il le tient fermement par le bras. Il est très grand, très brun et paraît à la fois plus et moins que son âge. Caroll Logan arrive à son tour. Elle a un cri de délivrance.
' Régis ! Dieu soit loué !
Blanchard fait asseoir Régis Carbonel dans un fauteuil du living et prend place en face de lui.
' Comment as-tu fait pour entrer dans la maison '
L'adolescent a retrouvé son sang-froid. Il parle avec un rien de provocation. Sous l'effet de la mue, sa voix est très élevée. En faisant attention, on reconnaît le timbre déformé de la ravisseuse anonyme.
' J'avais la clé.
' C'est ton camarade qui te l'a donnée '
' Oui. Je lui ai dit que j'avais besoin de sa maison pour amener une fille.
' C'était il y a combien de temps '
' Quinze jours...
' Donc, cela fait longtemps que tu as prémédité ton faux enlèvement !
Est-ce la notion de préméditation qui effraie soudain le jeune fugueur ' Toujours est-il qu'il change d'attitude. De grosses larmes coulent le long de ses joues.
' J'ai fait cela parce que mon père et ma mère ne m'aiment pas. Quand je dis : «Ne m'aiment pas», ce n'est même pas vrai. Je préférerais qu'ils me détestent. Au moins, j'existerais pour eux. Mais jamais ils ne font attention à moi, jamais ils ne s'occupent de moi. J'ai fait cela pour que, une fois dans leur vie, ils me remarquent. Mais cela n'a pas marché. Ils ne se sont pas dérangés.
' Tu es injuste, Régis. Ton père ne pouvait pas venir parce qu'il était en voyage très loin et ta mère était malade à la clinique.
' C'est pas vrai ! Elle n'est pas malade. Elle va à la clinique pour dormir ! Elle passe son temps à dormir. Mon père, s'il va loin, c'est pour gagner du fric. Son sale fric, il n'y a que cela qui compte pour lui. Ils ne sont pas venus. Je n'ai plus qu'à mourir !
' Ils seront là demain. Ils me l'ont promis.
' Je ne vous crois pas.
' Tu verras bien.
Le lendemain, Chantal et Gérard Carbonel, qui avaient appris, bouleversés, le geste de leur fils, le serraient enfin dans leurs bras. Depuis ' jour, le climat a changé. Chantal n'a plus fait de cure de sommeil, quant à Gérard, ses cadres ne sont même plus surpris lorsqu'ils l'entendent dire :
' Désolé, messieurs, je vous quitte. J'ai promis à mon fils de rentrer pour déjeuner.
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