Algérie

Histoires vraies South Side Story (2e partie)


Histoires vraies
                                    South Side Story (2e partie)
Résume de la 1re partie - Dans ce terrain vague de la 108e avenue, on assiste à une partie de «football» avec des casques de moto sur la tête pour se protéger des chocs...
Silencieusement, de nouveaux spectateurs viennent prendre place dans une zone d'ombre entre deux réverbères. Les footballeurs, tout à leur partie, n'y prêtent pas attention : ils ont tort. Car, qu'ils soient de l'une ou de l'autre équipe, ils appartiennent au même gang. C'est en quelque sorte une récréation qu'ils se sont accordée entre deux expéditions. Il est vrai que c'est de leur âge, même s'ils ne vont plus à l'école. Mais c'est aussi terriblement imprudent. Ils sont tous ensemble dans un lieu éclairé au milieu de la nuit et ils forment, pour un gang rival, une cible immanquable.
Ce gang rival est là... Parmi les arrivants, un adulte tient en main ce qui semble un paquet de linge. Il est impossible de dire de qui il s'agit : il est dans la pénombre et il est de couleur noire, comme tous ceux qui sont ici. Il s'adresse à une petite silhouette non loin de lui :
' Bobby, viens ici !
L'interpellé s'approche et l'homme sort du paquet quelque chose qui ressemble à une mitraillette. En fait, il s'agit d'un MAC, une arme automatique redoutable, capable d'envoyer avec une grande précision plusieurs centaines de balles de 9 mm à la minute.
' Prends ça et tire dans le tas !
' Moi '
' Oui, toi. Pose pas de question !
Pour exécuter l'ordre qu'il a reçu, le prénommé Bobby sort légèrement de l'ombre et on peut distinguer ses traits fins. Il est beau, avec sa peau très noire, ses cheveux aux gracieuses et amples boucles, ses yeux en amande qui brillent d'un vif éclat. Mais il a quelque chose de félin, de sauvage. On dirait un tigre ou plutôt un chat, tant sa taille est petite. Et elle correspond exactement à son âge. Il s'appelle Robert Sandifer et il a onze ans...
Robert Sandifer n'a pas une seconde d'hésitation. Il presse la détente et, l'instant d'après, c'est l'enfer. Le MAC arrose le terrain vague de sa pluie de mort. Les joueurs courent en hurlant se mettre à l'abri... Lorsque le jeune tireur cesse le feu, l'un d'eux se tortille à terre avec une balle dans la jambe et une forme est allongée immobile un peu plus loin. C'est le corps d'une jeune fille, Shavon Dean, quatorze ans, qui habitait à côté, dans la 108e rue, qui n'avait rien à voir avec l'un ou l'autre gang et qui était simplement venue en curieuse. Elle a reçu une balle dans la tête... Il y a un bruit de cavalcade : Robert Sandifer et les siens s'enfuient dans la nuit moite de cette fin d'août. Ce sera un crime impuni de plus dans le South Side !
Et pourtant, non, car cette fois, les autorités décident de réagir. Trop, c'est trop ! C'est la 631e victime par balle pour Chicago et sa banlieue depuis le début de l'année, c'est-à-dire en huit mois seulement. Les records de criminalité établis dans les tristement célèbres années de la prohibition par Al Capone et les siens sont largement battus. Et c'est d'autant plus tragique qu'un tiers des victimes ont moins de vingt et un ans. (A suivre...)
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