Algérie

Histoires vraies Duel sur le Pacifique (4e partie)



Résumé de la 3e partie - C'est José ' qui se dit offensé ' qui choisit de revêtir une armure de conquistadores pour ce duel...
«Sors de là, Miguel ! Je sais que tu es avec elle. Voleur ! Elle est à moi ! A moi !»
José avait bu sa honte et sa fureur jusqu'à la lie. Il avait ouvert une porte, poursuivi par les domestiques terrorisés. Elle était là, dans le lit, avec Miguel. Toujours calme, toujours méprisante :
«Sors de là, José. Je ne t'appartiens pas. Je ne l'ai jamais décidé. Et c'est lui qui m'a eue. Réglez ça entre vous, mais en dehors de moi.»
Alors ils avaient décidé le duel, sans lui en parler. José voulait une bataille démesurée, comme sa fureur et sa jalousie. Miguel voulait rester le vainqueur, jusqu'au bout.
En grand secret, ils ont monté l'expédition, et choisi leurs témoins. En se jurant que quoi qu'il arrive, aucun d'entre eux n'en parlerait. Sur ce terrain de folie, l'enfant gâté et l'homme amoureux se retrouvaient à égalité.
Il est six heures trente du matin, à présent. Concita dort dans son appartement. Elle n'a pas revu Miguel depuis la veille. Elle ignore le projet. Elle se doute bien d'une bagarre quelconque, mais comment pourrait-elle imaginer la scène hallucinante qui se déroule au large, dans l'océan furieux maintenant '
Les deux adversaires sont toujours debout dans les barques, il y a quarante minutes que durent les assauts. Assauts des tirs à répétition, qui claquent sur les armures et les font vaciller. Assauts des vagues qui ballottent de plus en plus les frêles esquifs. Sur le yacht, on compte les salves. Les balles ricochent sur les cuirasses, entament le bois des canots, dont les charpentes se disloquent peu à peu.
Les deux chevaliers de la mer sont indestructibles, et ridicules dans ce décor d'apocalypse. Les témoins leur ont donné une heure de combat. A sept heures tout doit cesser, qu'il y ait un vainqueur ou non. Il ne faut pas qu'un navire curieux les repère.
A six heures quarante-trois très exactement, Don José déverse un nouveau chargeur sur Miguel. Les balles crépitent, c'est un véritable balayage, la coque, la cuirasse, tout tremble, et résonne dans le grondement de la houle. Miguel vacille, tombe en arrière et se rattrape mal, au bord du canot, qui bascule. Une lame de fond le recouvre aussitôt. Et pendant deux ou trois secondes, à peine, les témoins regardent la lourde armure disparaître sous la sur-face, dans un bouillonnement d'air et d'écume. C'est fini.
Le vainqueur est ramené à bord. Brisé de fatigue, épuisé, à demi-fou, il délire pendant trente-trois heures à bord de son yacht.
Enfin le bateau rentre au port. Sur le combat et ses horreurs, silence total. Pas un mot. L'unique armure restante disparaît elle aussi au fond de l'océan. Et une semaine plus tard, Don José va chercher Concita, qui l'accueille avec froideur.
«Où est Miguel '»
José se tait. Alors l'Indienne se fait tendre.
«Tu as gagné ' Il est parti ' C'est bien. Même si tu l'as tué, je te pardonne. J'aime les vainqueurs, je n'appartiens qu'à eux.»
Les jours passent. Les semaines et les mois. José se tait toujours, et Concita se fait plus tendre, plus amoureuse.
«Tu veux m'épouser ' Alors tu me dois un gage ! Je veux savoir comment tu m'as gagnée.» (A suivre...)


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)