Algérie

Histoires vraies Duel sur le Pacifique (2e partie)


Histoires vraies
                                    Duel sur le Pacifique (2e partie)
Résumé de la 1re partie - Un duel entre deux jeunes gens beaux et riches, mais dans quel but '...
Concita est trop belle pour être décrite. Une série de photos qui datent de 1950, fascine l'observateur qui ne comprend pas pourquoi ce visage n'est pas connu du monde entier, pourquoi il n'a pas fleuri à Hollywood.
Quoi qu'il en soit, une femme comme elle ne passe pas inaperçue à Antofagasta. Elle a dix-sept ans lorsque le fils du célèbre banquier Guerrero vient dîner un soir dans le restaurant où elle travaille.
Don José est un enfant gâté. Depuis sa plus tendre enfance, il a tout eu, du train électrique à la voiture de sport, d'un simple claquement de doigts.
Devant Concita, il reste émerveillé. Le poulailler habituel de jeunes frivoles et de coquettes qui le suit dans ses soirées lui paraît soudain d'une fadeur insupportable... Tous ces bijoux, ces parfums, ces robes froufroutantes, ces voix aiguës, à côté de cette pureté, vêtue de noir, en sandales et silencieuse ! Quand elle parle, sa voix est grave, perlée, reposante :
«Monsieur désire '»
José Guerrero est un original. Sa fortune le lui permet un peu trop. Ce qu'il désire ' Il claque des doigts :
«Vous !»
Et il prend une claque magistrale. Sûrement la première de sa vie. Concita n'a pas perdu son calme pour autant. Elle appelle une autre serveuse.
«Occupez-vous de cette table. Ce monsieur est pressé.»
Après quoi elle disparaît.
José Guerrero a la joue rouge, les oreilles brûlantes, il hésite entre faire un scandale et prendre la chose avec désinvolture. La désinvolture lui semble plus pratique et moins humiliante. Au directeur épouvanté, qui se répand en excuses, et promet de renvoyer l'insolente, José Guerrero répond :
«Surtout pas ! Il ne faut pas perdre un cheval sauvage comme celui-là. Si vous la renvoyez, vous perdrez ma clientèle ! Depuis le temps que j'attendais ça ! Une gifle, c'est étonnant !»
La petite troupe des fêtards applaudit platement à ce nouveau snobisme. Mais le lendemain, José revient seul. Il s'est fait précéder de fleurs, et d'un bracelet d'or fin, serti de diamants. Il demande à dîner seul, et à être servi par Concita. Elle ne refuse pas. Mais elle ne remercie pas non plus. Les fleurs sont dans la cuisine, et le bracelet dans sa poche. Elle le sort, le pose sur la table. José fronce les sourcils.
«Vous n'en voulez pas '
' Je veux savoir combien il vaut.»
Le jeune milliardaire en reste estomaqué.
«Combien il vaut ' Mais ça ne se fait pas de demander cela. C'est un cadeau !
' Si c'est un cadeau, j'ai le droit d'en faire ce que je veux. Alors je veux le vendre, et je ne veux pas me faire avoir.
' Vous savez, je l'ignore moi-même, c'est mon père qui paiera le bijoutier. Je n'ai fait que le choisir. Disons environ un million.
' C'est tout ' Alors gardez-le.
' Pourquoi '
' Je vaux plus cher que ça. Bien plus cher, et vous voulez m'acheter, n'est-ce pas ' A ce prix-là, vous ne m'intéressez pas !»
C'est ainsi qu'a débuté l'histoire d'amour entre le fils du banquier et Concita l'Indienne. Et c'est pour elle qu'il a décidé de se battre en duel, avec son ami Miguel Rosario.
Ils sont debout dans leur barque, cahotés par la houle, sous le ciel bas, à l'aube d'un matin de septembre 1950. (A suivre...)
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