Algérie

Histoires vraies L'exécution (3e partie)


Histoires vraies
                                    L'exécution (3e partie)
Résumé de la 2e partie n Le matin de l'élection Jones (un chef de tribu), des bagarres ont eu lieu. Silas ' qui reconnaît avoir tué un homme ' a été arrêté...
Alors, nous ne pouvons rien faire. Il n'est pas question de remettre l'exécution.
' On ne peut pas trouver un autre prétexte '
' Qu'avons-nous donné déjà comme prétexte '
' Un supplément d'enquête, pour l'audition d'un témoin...
' Et alors '
' Le témoin a confirmé la culpabilité de Silas.
' Quoi d'autre '
' Un autre supplément d'enquête...
' Même motif, même résultat je suppose '
' Oui, gouverneur...
' Donc nous ne pouvons plus rien invoquer. Cette fois, le département de l'Intérieur refuserait carrément, et fixerait la date lui-même, avec un observateur en prime. Ce serait de la publicité inutile, Pursley.
' Alors ' Qu'est-ce que je fais ' Ils vont me tuer, moi ! C'est moi qui dois l'exécuter !
' Essayez encore de le faire évader, mais doucement, hein ' Que cela vienne d'un Indien, que tous les complices soient Indiens et de son parti !»
Pursley baisse les bras, vaincu.
«J'ai tout tenté. C'est impossible. Ceux de son parti, les autres, même sa femme, ils refusent. Ce matin, je lui ai encore parlé. Je lui ai offert de le faire évader moi-même. Rien à faire, il ne cédera pas. Cet imbécile veut jouer les héros !
' Alors exécution, Pursley. Et ce soir même. Ne tardez plus c'est un ordre ! Je préfère un héros mort à un héros en prison. Ne laissez pas la situation se pourrir. Vous n'avez que trop tardé. Si vous aviez procédé à l'exécution immédiatement, nous n'en serions pas là. Rendez-moi votre rapport demain matin. Au revoir, Pursley !»
Voilà. Il fallait s'y attendre. C'est la faute à Pursley, à présent. Au début, les hommes du gouverneur conseillaient d'attendre. Prudence, disaient-ils, remettons l'exécution, laissons les élections se faire, tant qu'il sera en vie, mais en prison, Silas ne nous gênera pas... A présent, une fois les élections acquises, une fois Jones élu, et payé par les Blancs, au shérif de se débrouiller. A lui de jouer les bourreaux et de faire vite. A lui de se faire tuer, en représailles.
Le gouverneur devine encore une fois les pensées du shérif. Il se retourne sur le pas de la porte :
«Pursley, si vous craignez des représailles, vous êtes encore plus stupide que je ne le croyais. Vos quatre cents Indiens n'ont aucune arme. L'armée les surveille, les élections sont terminées et tout est en ordre. Ceci est maintenant une affaire entre cet Indien et vous. Si vous avez peur, on peut vous remplacer...»
Pursley ne répond pas. Il a peur, c'est vrai. Mais il en a assez qu'on le prenne pour un imbécile. Alors il remet son chapeau et s'en va. Il sera bourreau puisque son poste de shérif est à ce prix.
L'exécution est fixée au coucher du soleil, pour respecter un peu la tradition indienne. En attendant, Pursley tourne en rond dans son bureau, et Silas l'Indien, debout dans sa cellule, observe le ciel avec sérénité.
A l'heure fixée pour l'exécution, le shérif Pursley n'est pas seul. Cent agents, armés jusqu'aux dents, l'accompagnent. Il a fait éloigner la femme de Silas et son enfant. La mère aussi. Une vieille Indienne muette et farouche. Mais elles ne sont pas allées bien loin. Assises, au pied d'un arbre, à cent mètres du lieu d'exécution, elles attendent. Mère et belle-fille, plus la troisième génération, une petite fille de trois ans, coincée dans leurs jupes. Les femmes de Silas veulent le voir mourir.
Pursley pénètre dans la cellule. (A suivre...)
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