Algérie

Histoires vraies L'exécution (2e partie)



Histoires vraies
                                    L'exécution (2e partie)
Résumé de la 1re partie n Le shérif Pursley, menacé de mort par les Indiens, se rend chez le gouverneur pour lui demander de libérer Silas...
Ce ton n'est pas de mise dans un salon très xixe, avec piano et canapé de velours, tapis français et bibelots de porcelaine. Le gouverneur ressemble à son salon. Précieux comme lui, vieillot, riche et confit dans la tranquillité.
«Alors, Pursley, je croyais cette histoire terminée ' De quoi s'agit-il exactement '
' De l'exécution, gouverneur...
' Votre Indien n'est pas encore mort ' Comment s'appelle-t-il, déjà '
' Silas Lewis, gouverneur.
' Alors, où est le problème '
' Il ne veut pas s'évader !
' Ah ' C'est ennuyeux ça. Vous vous y êtes mal pris, sûrement. L'homme a dû avoir peur qu'on l'exécute une fois évadé.
' Mais non, même pas. Cet imbécile s'en fiche...
' Proposez-lui de l'argent. Un criminel est un criminel, que diable !
' Pas lui.
Allons, Pursley... il a tué, oui ou non ' Au fait, qui a-t-il tué '»
Le gouverneur est décidément un mystère pour Pursley. Ou alors il se moque de lui. Voilà trois mois que le procès a eu lieu, trois mois que l'exécution est remise sur ordre de Washington, par son intermédiaire, et il demande encore le nom du condamné et qui il a tué !
Pursley a l'air tellement en rogne que le gouverneur le remet sèchement à sa place, avant même qu'il ait proféré ce qu'il pense :
«Pursley, je n'ai pas que cela à faire. Je sais que cet Indien vous tracasse, mais mon secrétaire s'est occupé du dossier. Les détails ne m'intéressent pas, sauf s'il y a du nouveau...
' Il y a du nouveau, gouverneur, j'ai reçu des menaces. Si l'exécution a lieu, les quatre cents Indiens de la tribu Chactaw me tombent dessus.
' Qui vous a informé '
' Sa femme.
' Du bluff, Pursley, du bluff, sûrement ! Enfin, rappelez-moi les circonstances et soyez précis. Si je demande l'accord de Washington pour remettre l'exécution, il me faut du sérieux, allez-y.»
Alors, pour la troisième fois en trois mois, le shérif Pursley raconte. Il a déjà raconté au secrétaire du gouverneur, puis au chef de cabinet du gouverneur, cette fois, il n'ira pas plus haut, c'est la dernière.
«C'était en septembre, au moment des élections du chef de la tribu. Il y avait deux candidats. Un nommé Jones, et un nommé Jasper.
' Qui était de notre bord '
' Jones, mais il n'avait pas suffisamment de partisans. Les bagarres ont commencé la veille de l'élection et j'ai décidé de mettre de l'ordre.
' Pourquoi '
' Mais pour que les partisans de l'autre n'empêchent pas l'élection ! Ils se promenaient dans la réserve en menaçant les hommes qui voteraient pour Jones. Je ne pouvais pas les laisser faire !
' Soit, vous avez donc rétabli l'ordre '
' J'ai interdit les rassemblements, comme vous me l'aviez conseillé, gouverneur.
' Moi '
' Enfin, votre secrétaire...
' Oui. Bon, ensuite '
' Le matin de l'élection, j'ai préféré ne pas me montrer. Mais j'avais placé quelques hommes en surveillance, pour garantir la sécurité, seulement ils n'ont rien pu faire. Une bagarre s'est déclenchée, et il y a eu trois morts et plusieurs blessés. Vingt-six Indiens se sont échappés, on les recherche toujours.
' Et vous n'avez bouclé que ce Silas Lewis '
' Oui. Mais il a avoué ! Il a tué un homme pendant la bagarre. Le procès a été régulier. Washington en a reçu une copie, avec les aveux de Silas, vous le savez ! (A suivre...)


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