Algérie

Histoires vraies L'échappée belle (2e partie)



Résumé de la 1re partie - Jacques et Roland pénètrent dans un hangar non surveillé. Ils y découvrent deux avions, dont un, le Bucker Youngmaster, les intéresse particulièrement...
Magnifique ! s'exclame Roland. Juste ce qu'il nous fallait ! Silence ! dit Jacques qui est allé jeter un coup d''il à l'autre avion. Il y a un gars dans le Heinkel 111.
Inutile de se cacher, l'homme les a vus. Il range tranquillement ses outils puis s'avance vers eux avec nonchalance et leur adresse un sourire complice. Puis il sort du hangar.
' Merde ! Ce que j'ai eu peur ! soupire Jacques.
' Sortons de là !
' Non, attends ! Il faut vérifier les commandes de l'avion, insiste Roland en montant dans le biplan.
Mais il ne tarde pas à déchanter :
' Pas de chance, annonce-t-il d'une voix inquiète, le tableau de bord est entièrement en allemand : je n'y comprends rien !
' Descends ! lui intime son camarade. On n'a plus le temps.
En effet, deux sentinelles s'approchent et s'apprêtent à entrer dans le hangar. Roland ne perd pas son sang-froid et décide d'y aller une fois de plus au culot. Avec calme, il prend une cigarette et avance vers les deux soldats :
' Vous avez du feu, s'il vous plaît ' leur demande-t-il d'une voix dégagée.
C'est si gentiment demandé qu'une des deux sentinelles tend son briquet.
' Merci !
Décidément personne ne se méfie d'eux. Ils comprendront bientôt que cette absence de contrôle tient au fait que le petit hangar qu'ils ont visité est consacré à la maintenance des avions. Alors que dans les groupes de chasse, les mécaniciens connaissent les pilotes et s'étonneraient de voir rôder deux jeunes inconnus autour de leurs appareils, ici, personne ne s'en inquiète.
Pendant trois jours, Jacques et Roland préparent leur évasion du sol français. Afin d'être sûrs de ne pas être repérés, ils acquièrent des combinaisons semblables à celles des mécaniciens de la base et leur donnent (avec de la teinture) la couleur noire réglementaire. Surtout, ils se procurent le dictionnaire allemand français qui va leur permettre de déchiffrer les indications du tableau de bord. C'est le décollage qui risque d'être le plus périlleux ; en vol on s'en sort toujours. Quant à l'atterrissage, ils improviseront, une fois de plus.
Le 12 avril 1941 au petit matin, les deux candidats à l'exil revêtent leurs combinaisons. Dans leur poche, une paire de lunettes de cycliste : ce n'est pas l'idéal, mais ça fera l'affaire. Chacun se remémore le plan prévu, bien conscient d'avoir à le modifier en fonction des circonstances.
A 7 heures, le petit équipage pénètre sans difficulté sur la base. Maintenant, les sentinelles les connaissent. Arrivés au bord de la piste, ils constatent avec un frisson qu'une batterie de défense antiaérienne a été installée depuis leur dernière visite : de quoi pulvériser leur avion s'ils sont repérés. En outre, la météo n'est pas favorable : une brume assez épaisse recouvre encore le terrain d'aviation.
Heureusement, le Bucker Youngmaster les attend dans le petit hangar. Afin de ne pas être vus des sentinelles, ils le reculent de quelques mètres. Puis ils montent à bord. A l'aide du petit dictionnaire bilingue, ils commencent à traduire les indications marquées sur les compteurs et les manettes. Avec soulagement, ils constatent alors que les commandes principales sont les mêmes que sur les Morane de leur école de pilotage. Un seul doute subsiste : faut-il pousser ou tirer la manette des gaz pour démarrer ' On verra en temps utile. Quant à l'arrivée d'essence, ils ne s'apercevront que plus tard qu'elle était ouverte. (A suivre...)


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)