Algérie

Histoires vraies



Résumé de la 4e partie - Ercole se présente dans un commissariat de Milan pour dire qu'il a vu l'assassin de sa famille : un homme en noir portant une cagoule...Le juge aura beau faire, il n'obtiendra rien d'autre que cette rocambolesque histoire d'homme cagoulé. Mais personne ne peut y croire, d'autant qu'on a retrouvé du sang sur les vêtements d'Ercole. Quant au mobile, il est clair, lui aussi. Les employés du domaine n'ignoraient pas les relations entre Ercole et Graziella, raison de l'éloignement du jeune homme et du mariage précipité de la jeune fille. Tous les témoignages concordent : Ercole a dû avoir avec son père une discussion qui a mal tourné. Il l'a tué et, ensuite, dans un accès de folie meurtrière, il a massacré le reste de sa famille, y compris celle qu'il aimait, y compris Josefa, la petite innocente.
«Un accès de folie meurtrière» : en fait, tout le problème est là... Ercole Bianchi est inculpé pour parricides et homicides volontaires et placé dans un asile psychiatrique pour meurtriers en attendant son jugement. Il a bien tué son père, sa mère, sa s?ur et sa nièce, personne ne peut en douter un instant. Mais était-il responsable au moment des faits' La réponse est d'autant plus incertaine que les deux psychiatres qui l'ont examiné ont rendu des conclusions diamétralement opposées. C'est le procès qui tranchera.
C'est le 27 mai 1977 que s'ouvre aux assises de Milan le procès d'Ercole Bianchi. Quand il prend place dans le box, chacun découvre sur son visage les traces du drame qu'il a vécu. Ses traits sont creusés, ses yeux sont fiévreux, son expression est défaite, tragique. A ses côtés, son défenseur, un jeune avocat, Me Cordaro, lui adresse un sourire d'encouragement, mais il ne le regarde même pas. Pas plus qu'il ne regarde les juges, le ministère public et la partie civile, représentée par Carlo Andretti, le père de la petite Josefa, divorcé de Graziella.
L'audience s'ouvre par la lecture de l'acte d'accusation, qui est loin d'accabler le jeune accusé et qui tente, au contraire, d'expliquer le pourquoi de cet horrible meurtre : «Vivant en autarcie dans un monde où les mots échappés avec parcimonie ne l'étaient que dans la perspective d'efficacité, laissant à l'écart toute parole d'amour ou de tendresse, le frère et la s?ur ont noué des relations privilégiées, secrètes, exclusives, allant jusqu'à l'inceste.»
Le grand mot est prononcé. Car, même si Ercole a nié, comme le reste, ses relations amoureuses avec Graziella, ce sont bien elles qui sont au c?ur du drame... Mais le président Bozzi se garde bien de commencer son interrogatoire par ce point. Ce serait heurter de front l'accusé et risquer qu'il se ferme pour le reste du procès. Il préfère le questionner sur ses intentions professionnelles.
? Vous ne vouliez pas reprendre la ferme '
? Non. Je n'aimais pas la terre. Je ne voulais pas revenir à San Giulio.
Il y est pourtant retourné une fois de trop et c'est là tout le drame. Le président Bozzi lui demande avec gravité :
? Ercole Bianchi, reconnaissez-vous avoir tué votre père, votre mère, votre s?ur et votre nièce, au matin du 23 décembre 1976 '
La réponse est prononcée d'une voix sourde, mais nettement perceptible :
? Ce n'est pas moi. C'est un homme masqué...
Toujours avec beaucoup de douceur, le président l'interroge sur les sentiments qu'il avait pour cette famille qu'il a massacrée. Ercole Bianchi parle d'une voix sourde.
? J'avais des parents très gentils et avec eux des relations aussi normales que possible à la campagne dans une ferme isolée.
? Et avec votre s?ur '
Immédiatement, les mains de l'accusé s'agitent.
? Elle, il n'y avait rien à en dire. Rien de spécial... Je ne sais pas... (A suivre...)


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