Algérie

Histoires vraies


Résumé de la 5e partie - Ercole persiste et signe : ce n'est pas lui qui a tué ses parents. Ils étaient très gentils et il n'avait pas de raison de le faire...On la décrivait comme une jeune fille aimable et équilibrée.
? C'est cela : parfaitement équilibrée, aimable et douce.
? Elle a joué un grand rôle dans votre
enfance '
? C'était parce que nous vivions en autarcie. On était un peu plus renfermés que les autres. Ma s?ur et moi, on avait du mal à se...
Il s'arrête. On sent que chacun des mots qu'il prononce lui est terriblement pénible.
? On avait à peu près le même caractère. On s'entendait très bien, c'est vrai...
? Et quelles étaient vos relations avec elle '
? Il y avait un très profond attachement entre ma s?ur et moi. On s'aimait, mais cela n'est pas allé jusqu'à l'inceste...
L'interrogatoire de l'accusé est terminé. On passe aux témoignages de ceux qui l'ont connu et la tension qui régnait dans le tribunal baisse enfin... Un de ses camarades de lycée le décrit comme «calme, intelligent et équilibré». II ajoute :
? Il parlait très rarement de sa s?ur, mais on sentait qu'il aimait par-dessus tout Graziella.
On en restera là pour la première journée. La seconde s'annonce capitale, puisqu'elle est réservée aux psychiatres.
Le Dr Maldino est le premier à avoir examiné Ercole Bianchi, quarante-huit heures après son crime.
? J'ai vu un jeune homme prostré. Etant donné qu'il venait de subir un choc d'une violence extrême, il n'y avait rien d'étonnant qu'il ait une telle attitude. Je n'ai constaté aucune anomalie dans son comportement, aucune bizarrerie dans ses gestes ou sur son visage. Il ne présentait, en particulier, aucun des symptômes de la schizophrénie.
Le président insiste :
? Cette histoire d'homme en noir, n'est-ce pas un signe de dérèglement mental '
? Non. Son crime est tellement insupportable pour lui, qu'il le rejette de cette manière. C'est un mécanisme de défense, pas une preuve de folie.
? Donc il est sain d'esprit...
? Sans aucun doute. Il ne s'agit pas d'un meurtre pour des motifs psychiatriques mais pour des motifs passionnels.
Parlant juste après, le Dr Balbiano, qui a vu l'accusé plus tard, dans sa prison, prend l'exact contrepied de son confrère.
? Il était lointain, impénétrable, regardant au plafond ou fixant un objet. Ses réponses passant du coq à l'âne étaient incohérentes ou ironiques. Des grimaces tout à fait pathologiques tordaient ponctuellement son visage.
Et sa conclusion est diamétralement opposée à celle de son confrère :
? Nous sommes en présence d'un symptôme progressif lentement envahissant.
Mais on entend alors, à la demande de l'accusation, un compagnon de détention de l'accusé dont le témoignage est en relation directe avec cette seconde expertise.
? Ercole Bianchi m'a dit un jour qu'il s'entraînait pour jouer les fous.
? De quelle manière ' Est-ce qu'il avait des connaissances en psychiatrie '
? Il lisait des livres à la bibliothèque de la prison. C'est une tête, Bianchi... (A suivre...)
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