Algérie

Histoires vraies



Résume de la 1re partie - Le «maître du jeu», est élève à l'école Saint-Jean de Castille, une des plus huppées et des plus chères de la capitale espagnole?Depuis qu'il a connu Javier, Felipe le suit comme son ombre. Il fréquente la même jeunesse dorée, il a adopté les mêmes idées d'extrême droite, il fait son régal de bandes dessinées ultraviolentes, regarde à longueur de journée des films de vampires, ou des films de guerre sur le second conflit mondial. Il a chez lui tout un attirail à ce sujet : drapeaux à croix gammée, uniforme SS, poignards, photos du Führer, etc. Mais surtout, Felipe Martinez a fait sienne la passion de Javier Rosado pour les jeux de rôles.
Depuis des mois, ils y consacrent tout leur temps ou presque. C'est devenu pour eux une véritable drogue, bien plus que les joints qu'ils ne fument que pour faire comme les autres. C'est bien entendu Javier Rosado, le maître du jeu, qui en impose le thème et, tout aussi évidemment, il y développe ses théories, héritées du IIIe Reich.
Son jeu préféré est intitulé «Races». Il met en scène des hommes «supérieurs», c'est-à-dire Rosado et ses camarades, qui doivent éliminer les «parasites», c'est-à-dire les malades, les mendiants, les drogues, les homosexuels, les prostitué et une dernière catégorie plus surprenante, «les a petits gros». Jusqu'à présent, tout s'est passé de manière symbolique, mais la veille, Javier Rosado a annoncé à ses camarades une surprise pour le 5 avril...
II est un peu plus de minuit. Nous sommes entrés dans la matinée du 5 avril 1994... Comme les autres, Javier Rosado a écouté le chant SS au garde-à-vous. Après la dernière note, il y a un silence pesant et il reprend la parole de la même voix emphatique.
? Messieurs, nous allons passer à l'action !
Un murmure prolonge se fait dans la pièce. Puis l'un des six jeunes qui entourent Javier, comme les élèves entourent leur maître, demande d'un ton mal assuré :
? Qu'est-ce que tu veux dire par «passer à l'action» '
Le jeune nazi se rengorge.
? Je veux dire que nous allons éliminer un parasite !
? Eliminer... physiquement '
? Physiquement. Quand tu vois un cafard, est-ce que tu hésites à l'écraser '
? Ce n'est pas pareil... Là, je ne te suis plus.
? Moi non plus !
? Vous êtes fous ou quoi ' Vous avez oublié qu'on est les seigneurs, qu'on a le devoir de débarrasser le monde de ses sous-hommes '...
Mais Javier Rosado a beau faire, réciter en long et en large son catéchisme nazi, prendre des poses dans son costume de vampire, les choses sont devenues trop graves, le charme n'opère plus. Les uns après les autres, ses camarades se lèvent et quittent la pièce. Pourtant, quand le dernier a disparu, Rosado peut voir, à travers la fumée, dans la lumière rouge, qu'il en reste un... Il a un sourire.
Je savais que tu ne te dégonflerais pas, Felipe. Felipe Martinez se lève et claque des talons en faisant le salut hitlérien.
? Pour la race et le Führer, Javier !
? Tu es prêt à aller jusqu'au bout '
? Jusqu'au bout, Javier.
? C'est bien. Tu vas tirer une carte.
Javier Rosado dépose sur une table basse six cartes à jouer de grande taille décorées au dos d'une tête de mort blanche sur fond noir.
? Il y a le nom de six parasites à éliminer. Il jure d'accomplir la décision du sort quelle qu'elle soit '
? Je le jure avec toute la gravité qui convient au jeu, Felipe Martinez choisit une carte, la retourne et lit :
? Le petit gros.
? Bien... Maintenant l'arme. (A suivre...)


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