Algérie

Histoires vraies «La lumière» (3e partie)


Résumé de la 2e partie - Ricardo fait la connaissance de Claudia du stand d'à côte. ses copains sont jaloux'
Un triple rire lui répond.
La Lumière, tu n'as pas honte ' A ton
âge !
' Surtout quand on sort avec les filles !
' Dis donc ! Si la petite du tir savait cela...
Alors il se passe quelque chose d'extraordinaire : Ricardo ne se met pas à rire du bon tour qu'on lui a joué. II s'approche d'eux, l'air menaçant. II est de loin le plus costaud des quatre, et le trio commence à avoir peur. Umberto se dresse vivement : raffole pas, «la Lumière» ! Dis donc, tu sais qu'elle en pince drôlement pour toi, la petite du tir... Si, si, elle me l'a dit. Même qu'elle t'a donné rendez-vous tout à l'heure, à une heure du matin, derrière son stand.
Du coup, Ricardo reste les bras ballants.
' Allez, blague pas...
Umberto prend un air sévère :
' On blague jamais avec ces choses-là. Les sentiments, c'est sacré. Dépêche-toi donc de te faire beau...
Tout en regrettant son pantalon du dimanche, Ricardo va mettre son blue-jean et sa plus belle chemise en répétant avec un sourire épanoui :
' Ben, ça alors !...
Dès qu'il est sorti de la roulotte, ses deux compères félicitent Umberto :
' Chapeau ! Tu as eu le bon réflexe. C'est qu'il devenait mauvais...
Umberto a un rire satisfait :
' Il est une heure moins le quart et il va au moins poireauter jusqu'à deux heures. On a tout notre temps...
' Le temps de quoi '
' Vous allez voir, les gars...
Umberto va chercher une barre de fer, la place entre les draps de Ricardo et enroule autour un fil métallique qu'il raccorde au groupe électrique de la roulotte. Il a un ricanement :
' On va lui chatouiller les guibolles. Il s'en souviendra !
Les deux autres font quand même des objections :
' Ecoute, cela peut être dangereux...
Mais Umberto les envoie promener :
' Pas du tout. Et puis il a bien mérité une leçon...
Deux heures et demie du matin. Ricardo rentre d'un pas lourd dans la roulotte. II prononce d'une voix piteuse :
' Elle n'était pas là...
Il va vers son lit dans l'obscurité. Ses trois camarades retiennent leur souffle. Ils entendent :
' Bonne nuit les gars !
Et l'instant d'après, il y a un cri atroce, puis le silence.
' C'est toi qui cries comme ça, «la Lumière» '
' T'as fait un cauchemar '
' T'as pas honte de nous réveiller !
Mais le silence dure... Andrea va allumer la lumière et court arracher le fil métallique avec un bâton : Ricardo est inanimé dans son lit, la bouche affreusement crispée, les yeux révulsés. Andrea se penche sur sa poitrine et se relève, tout pâle :
' Il est mort.
Umberto se sent soudain mis en accusation.
' Enfin, ça nous est déjà arrivé de prendre du jus avec le groupe électrique...
Andrea l'interrompt d'une voix sourde :
' Pas dans un lit trempé, imbécile !
Le trio baisse la tête. A la fin, Umberto demande :
' Qu'est-ce qu'on fait '
Le trio reste longtemps atterré devant le cadavre du malheureux. C'est Umberto qui réagit le premier :
' Si on allait le jeter dans le fleuve '
Ses camarades ne répondent même pas. Umberto continue :
' Ecoutez... Lorsqu'on aura retrouvé le corps de «la Lumière», on racontera tout aux flics, sauf l'électrocution : l'eau dans son lit, le mensonge à propos de la petite du tir. (A suivre...)
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