Algérie

Histoires vraies L'affaire Maillart (2e partie)



Histoires vraies
                                    L'affaire Maillart (2e partie)
Résumé de la 1re partie - Il est 12h45, la mère d'Emmanuel attend toujours que son fils rentre de son école, ce n'est pas normal'
A moins... A moins que la réalité ne soit encore différente... Les Maillart ne sont pas des gens assez riches pour payer une importante rançon mais M. Maillart n'est pas n'importe qui. Il est administrateur civil au ministère des Armées. C'est un poste comme on dit «sensible». Il est certainement au courant de beaucoup de choses.
C'est, en tout cas ; ce que disent les journaux. Or, en cette année 1967, l'espionnage fait rage entre l'Est et l'Ouest. C'est la guerre froide ; les films de James Bond sont en pleine actualité... Et si les demandes fantaisistes de la lettre en cachaient d'autres ' Et si ce n'était pas son argent qu'on attendait de M. Maillart, mais ses secrets ' L'affaire pourrait bien être une affaire politique, voire une affaire d'Etat.
En tout cas, dans leur belle maison à l'orée du bois de Fausse-Repose, les Maillart vivent dans l'angoisse... Mme Maillart, qui est d'origine scandinave, a laissé, ainsi qu'on le fait dans son pays, la lanterne du perron allumée nuit et jour, pour guider les pas de l'absent. Les nombreux journalistes qui battent la semelle sur le trottoir glacé la voient trembler à travers la végétation du parc. C'est la lumière de l'espoir, car tout le monde veut encore garder espoir...
6 décembre 1967... Quarante-huit heures se sont écoulées depuis la disparition d'Emmanuel Maillart et il n'y a toujours, officiellement du moins, pas la moindre piste. La famille multiplie les initiatives pour préserver la vie de l'enfant. Les Maillait publient un communiqué demandant aux ravisseurs de se mettre en contact avec n'importe quel prêtre, qui se mettra lui-même en contact avec le père Alexandre, un capucin de leurs amis, dont ils donnent le numéro de téléphone. Un peu plus tard, ils leur proposent une seconde possibilité. Les ravisseurs peuvent aller trouver n'importe quel avocat, qui se mettra en rapport avec le bâtonnier du barreau de Paris.
Dans les journaux, d'ailleurs, on affirme que les parents auraient reçu une nouvelle demande de rançon, dont le montant aurait été majoré, par l'intermédiaire, précisément, du moine capucin. La police ne confirme ni ne dément. Elle se contente de faire état du nombre considérable de fausses informations qu'elle reçoit. Certains prétendent que l'enfant serait monté dans une DS 19 grise avec un homme âgé, d'autres, dans une 404, entre deux femmes. Les détraqués de tout genre qui s'accusent de l'enlèvement ne se comptent plus.
Pour le reste, sur les véritables renseignements dont ils disposent et sur les pistes qu'ils suivent, les enquêteurs observent une discrétion étonnante.
Et cette attitude encourage évidemment toutes les rumeurs concernant une éventuelle affaire d'espionnage.
Car on parle beaucoup. de l'enlèvement du petit Emmanuel Maillart, aussi bien dans la presse écrite que parlée et audiovisuelle. L'érrotion suscitée dans la France entière par l'affaire est énorme et le mutisme de la police très mal perçu. Est-ce de l'immobilisme, de l'incompétence, ou alors y a-t-il des ordres venus d'en haut ' Que se passe-t-il ' On veut savoir !
Le 7 décembre1967, 23h45... C'est, sans doute pour répondre à ces questions et pour montrer que l'affaire est bien policière et non politique, que le ministre de l'Intérieur Christian Fouchet prend une initiative tout fait exceptionnelle. Il s'adresse directement et publiquement au ravisseur et, qui plus est, pour lui proposer un marché. II choisit pour cela le journal de la nuit de la chaîne, alors unique, de télévision' (A suivre...)


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