Algérie

Histoires vraies Encore un pas (2e partie)



Résumé de la 1re partie - Neil, en voulant récupérer son ski, perd l'équilibre et bascule dans un couloir d'avalanches. Il se sent comme aspiré vers le bas...
Cette fois, la chute est finie, Neil vient de dévaler cent cinquante mètres comme un poids mort ; il se trouve à présent au pied de la paroi, dans un endroit inaccessible, désolé, invisible de partout. Il a vraiment très mal. Plus mal qu'il ne l'aurait cru possible. Il essaie de se tenir les côtes, mais la douleur est alors encore plus vive. Son bras droit est cassé, la plaie est même ouverte et saigne assez méchamment. Neil se sent meurtri, brisé, brûlant. Surtout, il se sent seul.
Il tente d'appeler au secours, mais aucun son ne sort de sa gorge. En revanche, il se met aussitôt à cracher du sang ' et ça, c'est ce qu'il y a de plus impressionnant. Aussitôt, Neil se voit perdu. Il pense à ses parents, tout là bas à Seer Green ' à l'heure qu'il est, ils ne vont pas tarder à passer à table pour le lunch. Il pense aussi à sa s'ur, sa grande s'ur qui lui a dit en l'accompagnant au car : «Tu en as de la chance de partir en vacances, tu sais '» Neil pleure en silence ; ses larmes sont chaudes et douloureuses.
«Je ne peux quand même pas mourir ici», se dit le petit garçon. Et rassemblant toutes ses forces, il se relève comme il peut et se met à avancer, pas à pas, vers la vallée. Il ne sait pas trop ce qu'il cherche, mais une chose est sûre : il faut qu'il marche, qu'il aille plus loin. Les chances qu'on puisse le retrouver dans un coin pareil sont très faibles, mais si seulement il pouvait trouver un endroit où s'abriter, tout espoir ne serait peut être pas perdu. Neil se concentre pour marcher, il pose ses pieds dans la neige avec une attention et une application qui jusqu'alors lui étaient étrangères. Et petit à petit, très progressivement, il finit par atteindre la lisière d'un champ de neige.
C'est alors qu'apparaît ce qu'il n'aurait osé espérer. Quatre ou cinq cents mètres plus loin, en contrebas du champ de neige, Neil aperçoit rien de moins qu'un chalet. D'un seul coup son c'ur se dilate : cette maison, cette construction humaine lui paraît d'une beauté incroyable. Neil est soudain transporté par l'espoir. Seulement voilà : le chalet est quand même loin, et lui n'a plus aucune force.
' Neil essaie d'avancer à genoux dans la neige, mais il sent bien que la vie le quitte. La nuit est en train de tomber, et en même temps, un vent terrible vient de se lever, pour balayer le champ de neige et fouetter son visage à présent boursouflé. «Allons, se dit Neil, encore trois cents mètres ! Trois cents mètres !» Mais à présent, cette distance lui semble énorme, presque infinie. Neil sait bien qu'il ne pourra pas la parcourir dans l'état où il est. «Un pas ! se dit il. Allez, encore un pas !» Son esprit commence à délirer ; ce qu'il voit est de plus en plus mouvant, de plus en plus coloré.
Neil s'évanouit.
Quand il revient à lui, il fait nuit, mais la lune éclaire assez le champ tout blanc pour qu'il puisse distinguer nettement, là bas au loin, le petit chalet qui l'attend. Il rassemble toutes les forces qui lui restent et, dans un dernier effort, se met à ramper dans la neige. Heureusement, le champ est en pente vers le chalet, ce qui l'aide un peu. Neil a compris que, pour éviter de s'asphyxier, il doit cracher les glaires et le sang qui remontent dans sa gorge. La plaie de son bras aussi s'est remise à saigner, ce qui achève de l'affaiblir. (A suivre...)


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