Algérie

Histoires vraies Le petit Robinson (3e partie)



Résumé de la 2e partie - Michel Doucet s'est enfui du domicile de ses parents. Mais où a-t-il bien pu aller '
Enfin, Michel est parti en emportant un revolver, un chapeau de paille et une poignée de clous ! Mais pourquoi '
Le commissaire Muret a l'air terriblement concentré.
' Laissez-moi réfléchir. Tout cela s'explique ; mais pour le comprendre, il faut se replacer dans la logique d'un enfant.
Aidez-moi, monsieur Doucet. Essayez d'imaginer que vous avez onze ans et que, pour une raison ou pour une autre, vous vous enfuyiez de chez vos parents. Où iriez-vous '
Georges Doucet reste les yeux fermés pendant quelques secondes.
' Je ne sais pas... A cet âge-là, partir ne m'aurait pas fait peur. Je ne rêvais que d'aventure.
' Et votre fils aussi '
' Oui. Il adore cela.
' Il lit des livres '
' Oui. Des romans d'aventures, c'est sa passion.
Le commissaire semble frappé d'une brusque illumination.
' Il a lu Robinson Crusoé '
' C'est justement ce qu'il était en train de lire.
C'est au tour de Georges Doucet d'être frappé d'une illumination.
' Mais, c'est vrai ! Le livre n'est plus dans sa chambre. Il est parti avec.
Le policier hoche la tête avec gravité.
' Voici ce qui s'est passé dans l'esprit de votre fils : il a voulu s'en aller pour que vous n'ayez plus à le nourrir et il a pensé partir pour une île déserte.
Mme Doucet pousse un cri :
' Une île déserte !
Le commissaire Muret l'apaise d'un geste.
' Rassurez-vous, madame, on ne va pas aussi facilement que cela dans une île déserte. D'après vous, dans l'imagination de Michel, quel est le port le plus important '
Encore une fois, c'est M. Doucet qui
répond :
' Le Havre. Il en parlait tout le temps. Nous y sommes allés une fois pour lui montrer la mer. Vous croyez vraiment que vous allez le retrouver dans le port du Havre '
François Muret approuve de la tête.
' S'il a pu aller jusque-là, oui...
7 mai 1952, 18 heures. Il y a maintenant une demi-journée que le jeune Michel Doucet s'est enfui de chez ses parents. Et, aussi extraordinaire que cela paraisse, il a réussi à gagner Le Havre. Tout de suite après s'être enfui de chez lui, il est allé à la gare. Il y avait sur l'une des voies un train de marchandises à l'arrêt. Dans ce train, un wagon dont la porte était ouverte. Il est monté et le train a démarré peu après.
Michel a eu de la chance : le convoi allait au Havre. Michel a sauté en arrivant dans les faubourgs et il a demandé le chemin du port. Maintenant, après une heure de marche, il y parvient enfin.
La vue des grands navires le fait tressaillir. Il serait faux de dire qu'il a complètement oublié son petit frère. Il pense toujours à Philippe et à sa maladie ; mais il n'est plus inquiet puisque maintenant il va pouvoir aller à Lourdes et que le bon Dieu va le guérir. Quant à lui, il va vivre une aventure formidable. (A suivre...)


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