Résumé de la 1re partie - C'est en procédant à une man'uvre brusque que le pilote réussit à déstabiliser et à maîtriser le pirate qui voulait détourner l'avion...
Le commandant reprend la radio pour mettre Dakar au courant des événements. Il dialogue depuis plusieurs minutes lorsqu'un homme fait de nouveau irruption dans la carlingue.
' Il s'est malheureusement passé quelque chose de grave, commandant !
' Qui êtes-vous ' Allez-vous-en !
' Je ne m'en irai pas ! Votre voltige... Ma femme est en train d'accoucher !
Le commandant essaie de minimiser les choses. ' Cela va sans doute bien se passer. Il n'y a aucun médecin dans l'avion '
' Si moi. Je suis médecin. Mais justement...
Cette fois, René Sebastiani est devenu tout pâle, bien plus qu'il avait le poignard et le revolver sous le nez.
' Qu'est-ce que vous voulez dire '
' L'enfant se présente mal... par l'épaule... C'est le pire. Je suis généraliste, pas obstétricien. Je ne suis pas capable d'opérer.
' Je retourne sur Dakar ; nous pourrons y être dans trois quarts d'heure environ. Ce sera suffisant '
' Non. Trop tard...
' Alors, que faut-il faire '
' Demandez à Dakar qu'il envoie un spécialiste à la tour de contrôle. S'il me donne des instructions par radio, je pense pouvoir me débrouiller. En attendant, je vais amener ma femme ici.
' O.K. Ici Charlie-Tango-Zoulou. Demande Dakar en priorité. Je répète : Ici Charlie-Tango-Zoulou...
C'est ainsi qu'après avoir échappé à un drame, le Boeing faisant Dakar - Paris se trouve confronté à une autre situation imprévisible : un accouchement en plein ciel.
Frédéric Bernard, assis sur une des banquettes de l'aéroport de Dakar, attend ses valises avec un sourire. A l'aéroport de Dakar, il y a deux types de personnes : les pâles qui arrivent et les bronzés qui repartent. Frédéric Bernard, dont le teint évoque la cachet d'aspirine, fait, de toute évidence, partie de la première catégorie.
Il débarque, effectivement, pour prendre ses vacances dans un grand club d'où reviennent la plupart des passagers du Boeing. Il a tout juste trente ans et il vient de passer brillamment sa spécialisation en obstétrique. Avant d'aller exercer, il a jugé tout indiqué de s'octroyer ce repos bien mérité. C'est alors que le haut-parleur retentit :
' Appel urgent : si un médecin accoucheur est présent l'aéroport, il doit se présenter immédiatement à l'accueil.
Frédéric Bernard se lève précipitamment pour se rendre à l'accueil. Une hôtesse est là à qui il demande :
' Il y a une femme sur le point d'accoucher ' Où est-elle '
L'hôtesse se met à courir à petites foulées.
' Suivez-moi.
' Où allons-nous '
' Dans la tour de contrôle.
' Elle est dans la tour de contrôle '
' Non : en plein ciel.
Frédéric Bernard, les yeux un peu éblouis, contemple l'aéroport de Dakar vu du haut de la tour. A ses côtés, une douzaine d'hommes figés, avec des mines graves. L'un d'eux lui désigne un siège et le micro où il doit parler. La voix de son correspondant lui parvient par un haut-parleur dont le son emplit toute la salle.
' Ici Charlie-Tango-Zoulou. Est-ce que le médecin est là '
Frédéric Bernard se penche vers son micro :
' Oui. Je suis là.
' Je vous passe le Dr Normand... Prenez le micro docteur.
Une nouvelle voix se fait entendre.
' Ici Michel Normand. Je suis auprès de ma femme. L'enfant se présente par l'épaule. Je répète : par l'épaule. Je suis formel.
Frédéric Bernard sent sa gorge se nouer. Oui, il est bien obstétricien. Il a bien son diplôme en poche et il l'a obtenu haut main. Ses professeurs lui ont même dit qu'il était le plus doué de sa promotion. Seulement, il sait bien qu'à côté de cela, il a un défaut : il a toujours été une grosse tête, un fort en thème plongé dans les livres. C'est la pratique qui lui manque. (A suivre...)
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Posté Le : 01/08/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Pierre Bellemare
Source : www.infosoir.com