Algérie

Histoires vraies Un dernier tour (2e partie)



Histoires vraies                                    Un dernier tour (2e partie)
Résumé de la 1re partie - Au moment où Romain s'installe au volant de son bolide, il ne trouve ni son casque ni ses lunettes...
Tu as dû les oublier sous le hangar, dit Jeanne. Fais vite ! Romain saute de la voiture et court vers le hangar. Il y entre, comme un fou, cherche son casque dans tous les coins, demande si quelqu'un l'a vu. Un mécanicien lui répond :
' La demoiselle est venue le chercher tout à l'heure.
' Quelle «demoiselle» '
' Mais votre cousine, voyons !
Romain a un mauvais pressentiment. Il fait demi-tour. Serait-il possible...' Il se rue vers le départ à toutes jambes, bousculant plusieurs personnes sur son passage. Trop tard : au moment où il arrive sur l'esplanade, le juge est déjà en train d'abaisser son drapeau ; avec un grondement féroce, l'auto verte, sa propre Rolland-Pilain, disparaît sous ses yeux dans un nuage de poussière. C'est à peine si Romain a le temps d'apercevoir la jeune fille au volant et s'il entend son rire aigu sous le rugissement du moteur.
' La peste ! La sale petite peste !
Mais quand il voit la fougue avec laquelle Jeanne amorce le premier virage, Romain change de ton :
' C'est de la folie, murmure-t-il. Elle va se tuer !
Romain court jusqu'à la 15 CV Berliet de son oncle, déjà en marche. Il implore le père de Jeanne :
' Laissez-moi le volant ! Il faut que je la rattrape !
' Qui ça ' De quoi parles-tu '
Sans autre explication, Romain tire le pauvre homme hors de sa voiture, puis il prend les commandes de l'engin, traverse l'esplanade et franchit la ligne de départ sans s'occuper des juges. Ecrasant l'accélérateur, Romain s'engage maintenant sur la piste, dans une envolée de poussière.
Le moteur de la 15 CV est puissant, la mécanique répond bien. Romain tente d'en tirer le maximum. Seulement une piste terre battue, ce n'est pas l'avenue Puginier ! Ici la voiture chasse au moindre coup de volant ; et la route est pleine de creux et de bosses qui réduisent encore l'adhérence.
ça y est. Au détour du cinquième virage, Romain aperçoit la Rolland-Pilain verte ; elle fait de courtes apparitions dans chaque lacet, puis disparaît un moment derrière le flanc de la montagne. Elle a plus de cinq cents mètres d'avance. Romain tente d'augmenter la vitesse de la Berliet. Il doit rattraper avant qu'il ne lui arrive un malheur. Déjà la 15 CV gagne du terrain sur la petite voiture verte. Romain pense être à portée de klaxon de sa cousine, et il lance les trois coups habituels. Aussitôt, trois petits coups plus aigus lui répondent comme pour dire : «Coucou, je t'ai vu ; attrape-moi si tu peux !» Romain est hors de lui.
Bientôt Jeanne franchit la cote 400, qui marque la moitié du parcours. Son moteur commence à chauffer, et elle préfère s'arrêter tout de suite pour remettre de l'eau dans le radiateur. Romain en profite pour réduire encore la distance qui les sépare. Et, quand Jeanne redémarre, elle se trouve dans la ligne de mire de son cousin. Lui peut clairement percevoir le bruit moteur de la Rolland-Pilain : «A nous deux, ma belle, je tiens, je ne te lâche plus.» Mais Jeanne l'a entendu approcher, elle profite de sa sortie d'un virage en épingle à cheveux pour accélérer de plus belle. (A suivre...)


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