Algérie

Histoires vraies



Histoires vraies
Sally, vingt-deux ans, bonne présentation, un mètre soixante-douze pour une soixantaine de kilos, a réussi un examen très difficile. Elle vient de se faire embaucher comme «hôtesse-serveuse» dans une succursale d'un célèbre pourvoyeur de hamburgers. La scène se passe à Detroit, Michigan, Etats-Unis.??Hé ! J'ai demandé deux portions de frites, et un double au fromage et aux oignons !??Une minute, monsieur !??Comment ça une minute ' Vous avez servi deux clients avant moi !Sally regarde l'homme de travers. Un impatient, affublé de lunettes, et d'un... Sally reste un instant le regard fixe, fascinée par cette chose.??Et alors ' Ça vient 'Vite le double hamburger, vite les deux portions de frites.??Et ma bière ' Vous dormez ou quoi 'Vite la bière. Sally pousse le plateau vers le râleur, sans pouvoir s'empêcher de le regarder comme une bête curieuse. L'homme va s'installer sur un tabouret à quelques mètres du comptoir, et elle le suit toujours du regard. Elle a peur.Combien y a-t-il de probabilités pour qu'un inconnu porte le même grain de beauté sur la tempe droite ' Tout en haut de la tempe, presque à la pointe des cheveux ' C'est déjà rare un grain de beauté à cet endroit-là. Rare et gênant. Sally le dissimule sous une frange épaisse de cheveux bouclés. Elle s'est toujours promis de le faire enlever un jour. Un jour où ses finances le lui permettront.Armée d'un chiffon, Sally va nettoyer les tables autour du râleur. Au bout d'un moment elle n'y tient plus. Il faut qu'elle engage la conversation avec cet homme. Il risque de ne plus jamais revenir, c'est peut-être un client de passage qu'elle ne reverra plus, et la question qui la taraude demeurera sans réponse.??Excusez-moi pour tout à l'heure, j'ai commencé ce matin, je n'ai pas encore l'habitude.., je me suis trompée de file de caisse...L'homme la regarde, surpris. Une serveuse qui prend le temps de s'excuser dans ce genre d'établissement où tout le monde commande vite, paie vite et mange vite, c'est bizarre.??Ah ouais 'Plutôt vulgaire le monsieur. Mais Sally ne peut pas lâcher l'hameçon. Elle se met à débiter des phrases,dans le désordre.??Vous travaillez dans le coin ' Moi je suis nouvelle, je viens d'un patelin du côté de Flint, on est presque toujours dans la neige là-bas en hiver. Vous mangez ici souvent ' C'est pas mal payé, remarquez... Votre famille est d'ici '? Vous me draguez ou quoi '??Non !Un cri parti du c?ur. Sally reste paralysée devant l'homme, son chiffon à la main. Il est assez déplaisant ce type, et elle ne sait plus quoi faire. Il a au moins le double de son âge, les traits bouffis, des vêtements ordinaires, un jean comme tout le monde, un blouson comme tout le monde. Un peu l'air voyou, et sans alliance, mais ça ne veut rien dire de nos jours.Evidemment, le plus simple serait de lui dire : «J'ai le même grain de beauté que vous, nous sommes peut-être de la même famille '» Ou peut-être plus directement : «Pardon, monsieur, mais je voudrais savoir si, par hasard, vous ne seriez pas mon père?»Impossible. On ne dit pas «bonjour papa» à un incormu. Alors Sally marmonne :? Excusez-moi.A suivre


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