Résumé de la 2e partie n Arlette, avec l'argent contenu dans un sac trouvé dans un jardin public, s'achète la robe bleue qu'elle désirait tant....
Son visage enfantin est rayonnant. Elle est heureuse. Rentrée chez elle, elle se contemple interminablement dans la glace. Elle prend des poses de mannequin. Et puis, elle baisse les bras avec un gros soupir. C'est vrai que ses amies ont raison. Elle ne réfléchit pas assez. Cette robe, que va-t-elle pouvoir en faire ' Elle ne pourra jamais la mettre. Elle s'était imaginé naïvement la joie de Jean-Jacques quand il la verrait habillée ainsi. Sa joie ! Il va tout de suite lui demander :
' Mais avec quel argent as-tu acheté cette
robe '
Et que pourra-t-elle lui répondre ' Alors brusquement, Arlette prend conscience qu'il n'y avait pas de bonne fée, que ce sac à main a une propriétaire, que ces 500 francs n'étaient pas à elle, qu'elle les a volés.
Voleuse ! Elle est une voleuse ! Prise de panique, Arlette court cacher sous une pile de linge le sac et la robe. Le soir, quand Jean-Jacques rentre, elle est à deux doigts de lui dire la vérité, mais les mots ne viennent pas. Cette fois, elle est consciente d'avoir fait une vraie bêtise, elle sait que c'est très grave.
Les jours passent. Arlette se tait. Et plus le temps avance, plus sa situation devient intenable. Elle ne peut plus penser qu'au sac et à la robe. Elle devient absente, irritable, elle dort à peine. Jean-Jacques croit qu'elle est malade ou contrariée à cause de lui. Il redouble de gentillesse, de prévenances. Arlette n'en est que plus furieuse contre elle-même.
' Cela ne va pas ma chérie ' Je t'assure que tu devrais voir un médecin.
' Mais non, mais non...
' Tu me caches quelque chose ! Non, ne me dis pas que c'est ce que nous espérons depuis si longtemps : un heureux événement.
Cette fois, Arlette éclate en sanglots. Elle n'est pas loin de la crise de nerfs. C'est cette allusion à l'enfant qu'ils attendent depuis le début de leur mariage qui la décide. Elle est allée trop loin dans le mensonge. Son attitude vis-à-vis de Jean-Jacques s'apparente à une trahison. Le soir suivant, le sixième jour après son forfait, elle franchit le pas. Tremblant de tous ses membres, elle sort la robe de sa cachette. Ahurissement de Jean-Jacques.
' Qu'est-ce que c'est que cela '
' Eh bien, la robe bleue dont je t'avais parlé.
' On te l'a offerte ' Tu as un amant '
' Non. Je me la suis achetée.
' Avec quoi ' Tu as... vidé notre compte en banque '
' Non, non ! Ce n'est pas avec notre argent. C'est avec 500 francs que j'ai trouvés dans un sac.
Et d'un air lamentable, elle sort l'objet de luxe de sa pile de linge. Il y a un interminable silence. Le plus terrible, c'est que Jean-Jacques ne crie pas. Il a les mâchoires serrées, la voix sèche :
' Je m'étais trompé sur ton compte.
Le ton est glacial, comme celui d'un jugement, d'un verdict. Arlette est blême. Elle a un instant la crainte horrible que son mari va lui annoncer son intention de divorcer. Mais non, il se met à exploser. Et, c'est presque avec soulagement qu'elle accueille sa colère.
' Tu es une idiote, la dernière des idiotes ! Il n'y a pas de mot pour te qualifier ! Tu as imaginé que la propriétaire a porté plainte ' Tu comprends ce que cela veut dire ' Ouvre le sac, il doit y avoir des papiers avec une adresse.
En tremblant, Arlette retire une carte d'identité. L'adresse est une rue du XVIe arrondissement.
' Des gens importants, bien sûr ! Ces personnes-là ne font pas de sentiment, tu peux me croire ! Toi, tu iras en prison et je perdrai ma place à cause du scandale...
La scène dure encore un bon moment. Mais Jean-Jacques, qui est un homme d'action, finit par cesser ses invectives et donner ses instructions.
' Bien. Demain matin, tu iras rapporter le sac toi-même. nous passerons par mon bureau. J'expliquerai tout à mon patron et je lui demanderai une avance sur mon salaire...
A suivre
Pierre Bellemare
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 03/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Info Soir
Source : www.infosoir.com