Algérie

Histoires vraies



Résumé de la 2e partie - Zulma Andino accepte de vivre avec Daniel Flores, mais à une condition qu'il ne touche pas sa fille Lori...
Daniel Flores, le roi aux yeux verts, se montre aussi gentil avec elle qu'il sait se montrer dur et brutal comme chef de la Nation des Latinos... Sa mère participe à ses actions violentes : elle en a la preuve en voyant les larmes tatouées s'accumuler sous ses yeux. Zulma n'est plus la femme d'un mendiant minable et alcoolique du métro, c'est devenue une tueuse, une terreur !
Lori a douze ans, lorsque sa mère lui apprend la mort de Daniel Flores. Il a été tué dans une rue sombre, d'un coup de feu tiré d'on ne sait où. Il s'agit peut-être d'une vengeance, peut-être d'un ivrogne ou d'un drogué qui tirait sur tout ce qui bouge, comme cela se voit souvent, peut-être encore, tout simplement, d'une balle perdue.
Quoi qu'il en soit, Zulma ne s'attarde pas à pleurer son compagnon. Elle réagit avec l'énergie qui est désormais la sienne. Une nouvelle réunion a lieu dans le terrain vague. Elle annonce la mort de Daniel et dit :
' Le prochain roi suprême de la Nation toute-puissante des rois et reines latinos sera une reine et ce sera moi !
Personne n'émet d'objection. Seul un silence respectueux fait suite à cette déclaration. Lori Andino est très fière, tandis qu'elle se tient aux côtés de sa mère La voilà donc fille de la reine suprême ! Elle est en train de vivre une sorte de conte de fées, avec la violence en plus. Elle n'a qu'à se laisser porter, vivre dans ce nouveau milieu, sans se poser de questions...
Et c'est ce qu'elle fait pendant trois ans. Elle vend du crack dans les rues du ghetto. C'est dangereux, mais vu sa position au sein du gang, elle a du monde autour d'elle pour la protéger.
Elle a quinze ans lorsque se produit un nouveau coup de tonnerre : sa mère est arrêtée. Zulma Andino, prise les armes à la main avec d'autres rois et reines, est conduite au Metropolitan Maximum Security Correctional Center de Manhattan, la prison la plus violente des Etats-Unis, où il faut signer avant d'entrer une décharge pour le cas où on se ferait blesser ou tuer... Lori vient la voir quinze jours après. Au parloir, Zulma a gardé toute sa combativité, même si elle est fataliste.
' Pour moi, c'est fini. Je n'y couperai pas de la perpétuité. C'est à toi que je pense. Je ne suis plus reine suprême, mais on va s'occuper de toi...
Lori aussi a eu le temps de réfléchir. Et son idée est bien arrêtée.
' Non, maman, je ne veux pas faire partie de la Nation. Je veux fonder ma propre bande.
' Ce n'est pas si simple, tu sais.
' Si, c'est simple. Il suffit de tirer ! Une fille qui tire, on la respecte. Moi, ce sera un gang rien qu'avec des filles. Je lui ai même trouvé un nom.
' Dis voir...
' Les Tigresses de New York.
L'ancienne reine suprême regarde sa fille sans surprise. Lori tient d'elle, c'est normal.
' Comme tu voudras... Je vais te donner de l'argent. Ça t'aidera. Je te le ferai porter par le premier ou la première qui sera libéré.
' Comment tu aurais de l'argent en prison '
' Facile ! Nous, les rois et les reines, on rançonne les autres prisonniers. On a des lames de rasoir cachées sous la langue et ceux qui ne veulent pas payer ont un 150, une croix sur le dos qu'il faut 150 points de suture pour refermer... (A suivre...)




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