Résumé de la 3e partie - A la manif, Mario entend le nom de son père conspué. Il a honte mais il a surtout peur'
Et brusquement, Mario n'y tient plus. Tout arrive d'un seul coup, le 4 janvier, jour de la rentrée. Ce jour-là, son professeur lui a remis son devoir de mathématiques : note «0» accompagné du commentaire : «Elève nul».
Comme à l'accoutumée, l'adolescent traîne enrentrant déjeuner chez lui. Mais, cette fois, il ne se décide pas à franchir la porte, il craque. Il va droit devant lui. Il ne sait pas ce qu'il fait. Il ne veut pas rentrer. Il ne rentrera plus, c'est sa seule certitude...
C'est vers deux heures de l'après-midi qu'il reprend ses esprits. Et avec la conscience, survientla panique. Il n'a pas été déjeuner chez lui, il devrait déjà être en classe... Il est allé trop loin. Il ne peut plus retourner ni à la maison ni au lycée. Il n'a aucun moyen de s'en sortir : fuir !
Mario Danielli est entré dans le jardin public. Il s'assied sur un banc... Fuir ' Mais avec quoi ' Pour cela, il lui faudrait de l'argent. Or, il n'a jamais eu une lire. Son père lui a dit qu'il n'aurait pas d'argent de poche tant que ses notes ne seraient pas satisfaisantes. Et c'est alors qu'un souvenir s'impose à lui, une phrase de sa mère concernant une de leurs voisines, Mme Fiora.
' Je ne comprends pas Mme Fiora. Elle laisse une partie de son argent du mois dans le compteur électrique. Je lui ai dit que c'était imprudent, mais elle ne veut rien entendre.
Dans l'esprit bouleversé du jeune homme, l'idéevient de naître : l'argent, c'est chez Mme Fiora qu'il se trouve, et c'est chez elle qu'il ira le chercher.
En prenant mille précautions, Mario Danielli arrive en face du domicile de ses parents. Il sonne à la porte d'une jolie villa semblable à la sienne. C'est Mme Fiora qui lui ouvre. Bien entendu, elle est seule. Il est trois heures de l'après-midi et sonmari est au travail. En le voyant, elle ne manifeste aucune inquiétude, seulement de la surprise.
' Mario, mais qu'est-ce que tu fais là' Tu n'esdonc pas en classe'
Avec un aplomb qui le surprend lui-même, lejeune homme répond :
' Non, c'est maman qui m'envoie. Elle a quelque chose à vous demander. Je peux entrer'
La voisine lui ouvre la porte... Alors, comme un fou, il se précipite vers le compteur électrique enfermé dans son coffrage, il l'ouvre, agrippe lesbillets. Mais déjà, avec un hurlement, Mme Fiora s'est jetée sur lui. L'adolescent se dégage, poursuivi par la voisine et s'engouffre dans la cuisine. Ilprend la première chose qui lui tombe sous lamain : un couteau, et il frappe plusieurs fois.
4 janvier 1969, six heures du soir... Le juge Giu-seppe Danielli préside une séance du tribunal pour enfants. Il a prononcé le huis clos. Après avoir rendu sa sentence, il quitte la salle. Derrière la porte, deux policiers sont là qui l'attendent.
' Monsieur le juge. Il est arrivé un malheur. Votre fils.., vient de commettre un meurtre.
Giuseppe Danielli n'a qu'une seule réaction : l'incrédulité.
' Ce n'est pas vrai !
' Si, monsieur le juge. Et il dit que c'est de votrefaute.
Le procès de Mario Danielli, seize ans, s'est ouvert à la fin de la même année 1969. Dans la salle, tout le monde avait les yeux tournés vers un homme tassé sur lui-même, comme accablé par un poids trop lourd. C'était Giuseppe Danielli qui avait, entre-temps, donné sa démission de la magistrature. Plus jamais il ne jugerait d'enfants, ni personne d'autre...
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Posté Le : 23/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Info Soir
Source : www.infosoir.com