Algérie

Histoires vraies



Histoires vraies
Résumé de la 2e partie n Partout où ses yeux se posent, ce ne sont que des meubles ou objets du meilleur goût, et un énorme bouquet de dahlias trône sur la table en acajou.«Monsieur Fournel d'Avron, il faut vous attendre à une grande surprise... Voilà deux ans, trois mois et onze jours,que l'on vous a trouvé moribond dans votre mansarde du quartier latin. Transporté à l'hôpital vous avez pu survivre grâce à des soins avisés. Votre hypnose morbide se prolongeant, au bout de six mois, à la demande de votre notaire, nous vous avons installé dans cet hôtel particulier, près du Bois de Boulogne, où votre sommeil vient heureusement de prendre fin.«Il vous faudra des semaines pour vous remettre de ce séjour prolongé au lit, mais nous ferons tout pour vous aider à reprendre une vie normale.»Le médecin prend sa tension, l'ausculte sous toutes les coutures, donne des ordres à l'infirmière et au moment de sortir annonce à Benjamin que son fondé de pouvoir a été prévenu de son réveil et qu'il arrive.«Son fondé de pouvoir»... l'appellation fait sourire Fournel d'Avron, lui qui n'a jamais réussi à avoir un compte en banque.Et son «fondé de pouvoir» arrive avec son notaire, et sa secrétaire.Dans les rêves tout est possible, même l'irrationnel, pense Benjamin, et son «notaire» parle, il lui annonce que trois mois avant qu'il ne tombe dans le coma, un cousin germain de son père est mort au Brésil, laissant une immense fortune à M. Fournel père. Celui-ci étant décédé, c'est donc lui, fils unique, qui héritait de ladite fortune, se montant à près de 600 millions de francs 1950.Le temps de mettre au clair la succession et de faire les recherches, il avait retrouvé l'héritier à l'hôpital. Son état hypnotique se prolongeant il avait cru bon de louer cet hôtel particulier et d'engager du personnel pour lui faire profiter des soins dignes d'un homme de son importance.«Votre fondé de pouvoir va vous montrer le détail des dépenses faites pendant vos deux ans de sommeil, en attendant voici le chèque du principal qui se monte à... »D'un geste de la main Benjamin fait signe qu'il fait confiance, il signe seulement au dos du chèque et ferme les yeux de contentement. Décidément il s'est glissé dans le rêve le plus logique que jamais dormeur n'ait rêvé.Et le rêve va se prolonger ainsi pendant plus de six mois. Bien installé dans son confort, Benjamin Fournel d'Avronva se remettre doucement de son immobilité de deux ans,tout en restant persuadé qu'il évolue dans un monde irréel.Par une sorte d'aberration mentale, il va manger, dormir, se promener dans le parc de son hôtel particulier, donner des ordres au personnel, signer des chèques, tout en restant persuadé qu'il vit un rêve.Chaque fois que le médecin, le fondé de pouvoir, ou l'infirmière lui disent qu'à présent il est réveillé et que ce qu'il vit est bien réel, il se contente de sourire d'un airentendu et de répondre :«Oui, oui, je sais, mais prenez garde de ne pas me réveiller tout à fait, la réalité serait trop pénible.»Alors on n'insiste pas...A quoi bon puisque Benjamin est heureux ainsi.Cette existence étonnante et merveilleuse aurait pu continuer comme cela pendant des mois, des années peut-être, sans l'arrivée d'une tante de province qui, outrée de voir la comédie dans laquelle on entretient son neveu, décide le médecin à tenter quelque chose pour le ramener à la raison.Sur les conseils d'un éminent psychiatre, on drogue le rêveur et on l'emmène dans son ancienne mansarde du quartier latin. A suivre




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