Algérie

Histoires vraies



Histoires vraies
Résumé de la 2e partie ? A la mosquée de Cologne, le président allemand va jusqu'à suggérer une meilleure intégration des Turcs dans son pays...Les troubles ne recommenceront pas... Le calme est revenu à Solingen et dans le reste de l'Allemagne. Et les journaux publient les résultats de l'enquête, qui sont enfin rendus publics.L'inculpé, qui a avoué être l'incendiaire, s'appelle Christian R. Il a seize ans. Son profil, à la fois banal et inquiétant, est celui de toute une jeunesse défavorisée, tentée par la violence et le racisme.Christian R. habitait depuis quelques mois seulement à Solingen, seul avec sa mère, à cent mètres de la maison calcinée. Il n'a jamais connu son père, qui a abandonné le domicile conjugal avant sa naissance.Pour se faire un peu d'argent, il travaillait dans une station-service toute proche. Pour se distraire et peut-être pour d'autres raisons moins anodines, il suivait des cours d'arts martiaux avec un professeur qui avait la réputation d'être d'extrême droite. Christian R. fréquentait des groupes néo-nazis. Il allait quelquefois avec d'autres jeunes au crâne rasé, en blouson et rangers, chanter dans un terrain vague des chants hitlériens et graver des croix gammées sur les arbres.Christian aimait le football, mais pas vraiment par goût du ballon. Il soutenait l'équipe locale au sein d'un groupe de hoo-ligans, qui clamait bien haut sa haine de l'étranger. Chaque match était pour lui l'occasion de s'abrutir dans la bière, car il buvait de plus en plus.C'est d'ailleurs l'alcool qui semble à l'origine du drame... Le vendredi 28 mai, avec trois complices, deux adultes et un mineur, âgés de seize, vingt et vingt-trois ans, tous sympathisants d'extrême droite, ils sont mis à la porte d'un café de Solingen, après une beuverie. Pour les expulser, le patron se fait aider de deux Turcs.Il n'en faut pas plus pour déclencher leur folie meurtrière. Ils vont chercher un bidon d'essence dans la station-service où travaille Christian R. et se rendent au domicile des Turcs, que Christian connaît bien puisqu'il habite presque en face. Ils renversent le bidon sur des vieux journaux dans l'entrée et s'enfuient. En vingt minutes, le bâtiment est détruit par les flammes...Les jours suivants, les témoins viennent déposer et compléter le portrait de Christian R. : un garçon de 1,80 mètre, aux yeux bleus, à l'allure sportive, habillé souvent en jogging, mais qui, malgré son physique épanoui, représentait visiblement un danger en puissance. Il est décrit ainsi par le chef de l'éblissement scolaire qui l'accueillait :«Nous avons essayé de le comprendre, de l'aider, mais à la fin les enseignants n'en pouvaient plus. C'était un mouton noir, il voulait se battre avec tout le monde. Il lui arrivait de crier : "Heil Hitler !"»Gunther, quinze ans, un camarade : «Un jour, il s'est écrié en plein cours : "Saucisse folle !" Cela l'a fait bien rire et nous aussi. Il lui arrivait de dire des choses du genre : ?'Il faut brûler les maisons.'' Sur son cahier, il dessinait souvent des croix gammées. J'ai essayé de parler avec lui de son passé, de sa famille, de sa mère, mais il a toujours refusé.» (A suivre...)




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