Algérie

Histoires vraies



Histoires vraies
Résumé de la 2e partie ? «Le Clochard» est arrêté, mais le doute s'installe car un homme dit avoir vu, le jour et à l'heure du crime, l'accusé chez sa mère...«J'ai rencontré sa mère au supermarché, elle lui a acheté un médicament, je l'ai raccompagnée pour l'aider à porter ses paquets, ?'il'' nous a ouvert, une écharpe autour du cou, il a même voulu transporter un sac de pommes de terre pour nous aider.»Cet homme est un témoin surprise, dont on se demande pourquoi il n'a pas été entendu par les enquêteurs, pourquoi il n'est pas allé trouver l'avocat de la défense, alors qu'il en a eu largement le temps, entre février 1989 et février 1992...Suspension d'audience, demande de supplément d'enquête, procès reporté. «Le Clochard» retourne en prison, les trois autres à la liberté, ils n'ont fait que six mois de préventive.Entre-temps, le tribunal a appris que «Crâne-d'obus », de retour dans sa caserne le dimanche, aurait raconté à un de ses camarades qu'il avait «fait une grosse bêtise» la veille. Laquelle ' Aucune réponse.Entre-temps, et avec un malaise croissant, on a cherché à savoir qui avait volé un ou deux rasoirs dans une voiture, et qui les avait donnés au «Clochard». Pas de réponse.Entre-temps, on a également appris que «Crâne-d'obus» avait changé de pantalon durant le week-end et qu'il n'était pas allé voir ses parents. Comment y voir clair 'Alibis des uns et des autres, imbibés de bières. «Kenzo» regardait la télé chez des copains, il est sorti vers dix-neuf heures pour justement acheter de la bière, et n'est rentré chez les mêmes copains qu'à vingt heures trente. Les copains n'ont rien remarqué de spécial, ni dans son comportement ni sur ses vêtements. «Crâne-d'obus», après avoir traîné avec les autres, est allé dans une boîte de nuit pour draguer une fille, avant de rentrer dans sa caserne, où il a dit à un camarade : « J'ai fait une grosse bêtise.» On n'en tire rien de plus. «Le Gros», lui, n'a toujours rien vu. Rien. À croire qu'il était aveugle cette nuit-là.Une année passe. Reprise du procès en février 1993, et toujours le même malaise. Au lieu d'innocenter fermement «le Clochard», le témoignage du «témoin surprise» paraît suspect. Tardif, et entaché de liens avec la famille de l'accusé. Entre-temps le journaliste qui l'a publié a lui-même quelques démêlés avec la justice. Son enquête jugée «tapageuse», le fait qu'il ait «prêté» les textes des témoignages - recueillis par lui et signés sur l'honneur - à l'avocat de la défense font de lui un point de mire. On lui reproche d'avoir fait capoter le premier procès.Et le deuxième s'enlise dans les mensonges. Une fange de mensonges. Ils mentent, ces quatre individus malfaisants, à des degrés divers, sur des détails divers, mais sans arrêt. À tel point que même l'un d'eux le reconnaît devant l'impatience du prési-dent : «Vous mentez !??Oui, mais pas tout le temps...»L'unique certitude qui demeure est qu'ils étaient tous les quatre présents sur les lieux du crime. On sait qu'ils ont volé, qu'ils étaient soûls, on sait que trois d'entre eux ont des problèmes sexuels, deux des tendances pédophiles, alors que l'accusé, lui, si menteur, débile, voleur et ivrogne qu'il soit, n'a pas leur profil de maniaque. Mais les trois autres, après avoir changé moult fois de versions, ne sachant plus quoi inventer pour s'innocenter mutuellement, sont d'accord sur un point : «C'est "le Clochard".» (A suivre...)




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