Algérie

Histoires vraies



Histoires vraies
Résumé de la 2e partie - Faut-il croire Nino quand il s'accuse du meurtre d'une femme qu'il aurait commis il y a huit ans 'Je la vois toutes les nuits. Je fais des cauchemars, je l'entends qui m'appelle. J'ai des remords. Ça me rend malade d'avoir tué quelqu'un sans savoir qui c'est, et sans savoir pourquoi.»L'avocat hésite à croire Nino Manadela. Il y a quelque chose d'anormal dans sa demande. Sa mauvaise conduite lui a fait perdre ses chances d'une libération conditionnelle. En outre, lorsque lui-même a essayé de le défendre, du moins de lui obtenir des circonstances atténuantes, un psychiatre lui a renvoyé son client en le qualifiant de paranoïaque ordinaire, conscient de ses actes, donc responsable. En admettant - rien n'est moins sûr - que Nino soit réellement coupable d'un autre meurtre, tout ce qu'il récolterait serait la prison à vie. Plutôt deux fois qu'une.Mais Nino s'obstine.«Bon, donnez-moi des détails plus précis. La date exacte '? Je sais plus. Sauf que je travaillais sur les quais, c'était pas loin de Noël, et il pleuvait. La dame était dans une voiture, elle est sortie de la voiture, y avait un type dans la voiture, il est parti en la laissant là.? Une prostituée '? Faut pas dire ça. J'en sais rien.? Que s'est-il passé avec elle '? Je sais plus. Elle m'a demandé si je pouvais lui indiquer sa route. Je lui ai montré la direction, et elle m'a demandé si je voulais pas l'accompagner. J'ai dit que j'avais du travail et qu'il fallait qu'elle attende, et puis que c'était loin. Alors elle a commencé à me raconter des trucs, comme quoi ce type l'avait laissé tomber, elle s'est assise là, devant le hangar, elle parlait tout le temps. Finalement je l'ai emmenée dans ma voiture. Où ' Je me souviens plus.? Elle vous a dit son nom '? Je crois pas.? Et ensuite '? Je crois qu'elle a dit des bêtises. Ça m'a pas plu. J'ai dû la taper après Canal Street.? La taper ' Avec quoi '? Un crochet en fer, pour les ballots. J'avais ça dans la voiture. Après, je me suis retrouvé à l'entrée du parc, il commençait à faire nuit, je l'ai sortie de la voiture, je l'ai portée jusqu'au bayou, je l'ai jetée là.? Dans l'eau '? C'était de la vase, mais j'ai pas eu envie d'aller la porter ailleurs. On a dû la trouver, c'est sûr.»Une dame habillée en noir avec un blouson rouge. À l'entrée est de City Park. Aux environs de Noël 1977.L'avocat va voir le procureur. La liste des crimes non résolus s'affiche sur les écrans d'ordinateurs. Quelques semaines de recherches et un détective vient voir Nino Manadela, un dossier sous le bras. Il en sort une photographie prise à la morgue. Une femme, au visage difficilement reconnaissable :«Alors '? C'est pas elle.? Pourquoi '? Elle a pas de blouson rouge.? Elle a été tuée le 20 décembre 77. On l'a retrouvée dans un lac, près de City Park.? C'est pas elle. Celle-là elle a une robe. L'autre, elle avait pas de robe.»Le policier repart. Avec, cette fois, la quasi-certitude que Nino s'accuse réellement. S'il avait voulu se faire passer pour fou, il aurait sauté sur l'occasion et choisi la première victime qu'on lui présentait. Mais il reste un doute. (A suivre...)




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