Algérie

Histoires vraies Le revenant (2e partie)



Résumé de la 1re partie - Outre ses futurs combats de boxe, Gilbert Plantier a une autre préoccupation : Renée, une jolie paysanne à laquelle il est fiancé depuis deux ans...
Malheureusement, en ce début d'été 1946, un ouvrier agricole, un Espagnol venu pour faire la récolte de maïs, travaille dans la ferme des parents de Renée. Et lui, il ignore tout de ses fiançailles et de la personnalité de Gilbert.
Par ses amis, ce dernier apprend que le jeune employé s'est permis un brin de cour à Renée. Pour lui, c'est une question de réputation, d'honneur. Plus que la jalousie, c'est ce sentiment qui l'aiguillonne. Il ne va tout de même pas se laisser ridiculiser, et par un Espagnol par-dessus le marché.
Un soir de juillet 1946, Gilbert Plantier va attendre dans une rue de Béziers, devant un bar où il sait que l'Espagnol passe la soirée. Quand il sort, il s'approche de lui et, sans dire un mot, le frappe de toutes ses forces en plein visage. L'autre tombe à la renverse. Sa tête heurte le pavé. Il ne bouge plus. Gilbert se penche et découvre avec horreur qu'il est devenu un meurtrier, car sa victime a été tuée, au sens propre du terme, sur le coup.
Aux assises, c'est sous l'inculpation d'homicide volontaire que Gilbert Plantier comparaît devant les juges. Il est emprunté dans son costume de ville qui ne convient pas à sa carrure de boxeur. Il est terrorisé aussi, surtout lorsqu'il entend le réquisitoire implacable du procureur :
' S'il s'était agi d'une simple bagarre, on aurait pu croire à un geste de colère. Mais Plantier est allé attendre sa victime dans une rue sombre, espérant qu'il n'y aurait pas de témoins. Il s'agit bel et bien d'un assassinat !
Et malheureusement pour Plantier, les jurés suivent l'accusation : il est condamné à trente ans de prison.
Pour lui, c'est terrible ! Dans trente ans, ou même dans vingt, s'il a une rémission pour bonne conduite, il aura la quarantaine largement dépassée. La boxe est finie... Il ne sera jamais champion.
Les années s'écoulent. Gilbert s'empâte, sa silhouette athlétique est devenue pesante. Peu à peu, la graisse a enrobé ses muscles. Ce n'est qu'un prisonnier, un criminel comme beaucoup d'autres, qui purge sa peine dans l'oubli.
Le début 1962 arrive et c'est là que tout va changer, c'est là que Gilbert Plantier va cesser d'être un prisonnier banal pour avoir rendez-vous avec ce qu'on ne peut pas appeler autrement que le destin.
Tout à coup, il se plaint de malaises. Lui, dont l'appétit était légendaire, s'alimente à peine. Il se met à maigrir avec une rapidité effrayante. A tel point qu'on commence à s'inquiéter et qu'il est transporté à l'infirmerie. On lui fait des examens. Le résultat n'est pas bon. On craint un grave ulcère à l'estomac et il est conduit, cette fois, à l'hôpital de la ville pour y être opéré.
L'intervention a lieu le 22 janvier 1962. Mais à peine le chirurgien a-t-il ouvert le ventre du malade, qu'il se tourne vers son assistant en poussant un soupir : cancer au dernier stade, le pauvre bougre est perdu. Il n'y a plus qu'à refermer; on ne peut rien faire pour lui.
Le jour même, le directeur de l'hôpital adresse un rapport aux autorités judiciaires : «Je certifie que l'état de santé de Gilbert Plantier justifie une mesure de grâce immédiate. Ce malade est atteint d'un cancer inguérissable de l'estomac qui a déjà gagné l'intestin. Il ne devrait pas survivre plus de deux mois.» (A suivre...)


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