Algérie

Histoires vraies Luigi, tu es mort ! (2e partie)



Histoires vraies                                Luigi, tu es mort ! (2e partie)
Résumé de la 1re partie - Luigi est surpris quand Charles ' son ami employé de mairie ' lui apprend que l'extension de son café ne peut se faire car, officiellement, il est mort...
C'est pas tout, Luigi, les Italiens ont transmis ton dossier à la police française. Ils pensent que tu as pris l'identité de quelqu'un d'autre, parce que tu as quelque chose de très grave à te reprocher.
L'employé de mairie termine son verre d'un coup.
' Alors tu comprends... pour ton bureau de tabac...
Dans le petit bar, on entendrait voler une mouche. Tout le monde regarde le patron, cet homme rondouillard à la soixantaine déjà dépassée, si sympathique, si tranquille en apparence. Et brusquement, Luigi réagit. Il donne un grand coup de poing sur le comptoir.
' Ah, je suis mort ! Les Italiens t'ont dit que j'étais mort ! Eh bien, je vais aller les voir les Italiens, et dès demain !
Luigi n'a pas de voiture, c'est en train qu'il accomplit le long trajet qui doit le conduire en Sicile. Et, tandis que défile sous ses yeux la campagne italienne, il se replonge dans son enfance.
A priori, il n'y a rien de mystérieux. Ses premiers souvenirs remontent à l'âge de deux ans. Ses parents habitaient dans une belle maison à Catane, au c'ur de la ville.
Il se revoit grandir entre son père architecte, qui gagnait largement sa vie, et sa mère qui passait son temps à s'occuper de lui. Soixante ans plus tard, tandis que le train l'entraîne vers sa terre natale, il ne peut s'empêcher d'être ému. Sa mère l'a couvé, choyé, adulé ; peu d'enfants sans doute ont été aimés comme lui. Elle veillait même sur sa santé avec une inquiétude proche de l'angoisse, comme si elle craignait à tout moment qu'il ne tombe malade.
Pourtant, c'est elle qui est tombée malade alors qu'il avait sept ans. Il l'a perdue quelques semaines plus tard et il s'est retrouvé seul avec son père.
C'est vrai qu'il y a quelque chose de mystérieux dans sa naissance. Il l'a toujours su, mais, jusqu'ici, il ne s'en était pas vraiment inquiété. Pourquoi ' Tout simplement parce qu'il y a eu la vie, ses contraintes, ses imprévus et qu'il n'a jamais eu le temps d'y penser.
Dans son compartiment, Luigi hoche la tête. Comment a-t-il pu oublier ce qui l'a tant gêné et même fait souffrir pendant toute son enfance : ne pas porter le même nom que ses parents ' Ils s'appelaient Carloni et lui Marino. A l'école, ses petits camarades se moquaient de lui à cause de cela et il en était très malheureux.
Un soir, pourtant ' il devait avoir dix ans, son père s'est approché de lui, avec un air à la fois solennel et gêné.
' Luigi, maintenant tu es un grand, alors, je vais te dire la vérité. Tu n'es pas mon fils. Tu es celui de ta mère avec son premier mari. Ton père est mort tout de suite après ta naissance ta mère m'a épousé alors que tu n'avais pas deux ans. Bien sûr, Luigi a été ému, bouleversé. Il a multiplié les questions : «A quoi ressemblait mon père, est-ce que j'ai encore la famille de son côté '» Mais son père ' enfin son beau-père n'a pas répondu ; il lui a même conseillé de ne plus penser à tout cela. C'est ce qu'a fait Luigi. Son beau-père a été tué dans un bombardement lors du débarquement américain. Alors, il est venu en France avec Emilia. Voilà, c'est tout.
Non, ce n'est pas tout. Luigi Marino plisse le front de manière soucieuse. Ses souvenirs remontent à l'âge de deux ans. Mais que s'est-il passé avant ' Pourquoi commencent-ils précisément à deux ans, c'est-à-dire... à sa mort ' (A suivre...)


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