Algérie

Histoires extravagantes de la campagne d'antan



Histoires extravagantes de la campagne d'antan
Ceux qui sont nés dans les zones rurales et qui ont choisi de vivre en ville depuis des décennies souffrent de la nostalgie de la campagne, bonne pour son air pur, son calme et ses odeurs.Il y a dans les villes de chez nous, des gens qui regrettent de vivre en ville et d'avoir gâché tout ce qu'on a de meilleur pour être heureux : le temps, la santé, le contact avec la nature. On a créé en milieu urbain des jardins publics qui donnent l'illusion de renouer avec le cadre rural. Mais cette intention de procurer du repos à ceux qui en ont besoin, n'a plus de sens aujourd'hui tant ces espaces verts, quand ils ne sont livrés en toute impunité aux vandales destructeurs, ne répondent plus aux besoins de récréation des condamnés à la frustration. Les plus nostalgiques de la campagne, rêvent de voir des oiseaux, des fleurs, des animaux de compagnie. Maintenant qu'on est soumis à ce cadre malsain, des histoires se racontent «Tu te rappelles» dit une vielle à son mari, du ramassage des olives en cette période de froid qui commençait en novembre. Pendant toutes nos années de jeunesse, à peine sortis de l'adolescence, nous allions très loin quelque fois même au delà de la rivière. Le démarrage avait lieu bien avant l'appel à la prière. Notre grand-père était omniprésent et à l'heure qu'il jugeait normale, il réveillait tout le monde, les enfants, les belles filles. Tout le monde avait intérêt à être prêt pour le départ décidé par le patriarche qui tenait à se faire obéir du doit et à l'?il. Une fois ce dernier nous a mis en route pour les champs, peut-être vers 2 h du matin. Il avait le pressentiment que c'était l'heure et tout le monde était réuni pour partir. Mais arrivé sur les lieux, il n'y avait pas de lueur du jour pour commencer à ramasser les olives qui ne voyait pas. Heureusement qu'il ne pleuvait pas, et « s'abriter sous un olivier est le pire des supplices », dit un dicton populaire. Personne n'avait fait la moindre remarque au vieux grand père qui paraît-il, n'avait jamais jugé nécessaire de posséder une montre. Les connaisseurs dans ce genre de corvée disent que chaque journée vécue au champ était une aventure. Un exemple banal comme la femme chargée de transporter sur son dos le repas de midi et de le chauffer avant d'appeler à venir manger, avait oublié à la maison la boîte d'allumettes devant servir à allumer le feu de bois. Et que ne lui a-t-on pas sorti comme injures si bien qu'elle n'avait jamais plus commis la même erreur. La différence avec la ville, c'est qua la peine que l'on se donnait pour avoir de l'huile était en définitive bénéfique pour la santé. Et dans les villages d'antan, les femmes vivaient longtemps et en bonne forme physique. Elles n'avaient connu ni la grippe, ni l'angine ou toute autre maladie handicapante ; leur secret de longévité et de bonne santé, était la corvée quotidienne d'eau, hier comme été. Celles qui font partie des rares encore vivantes, racontent qu'elles allaient les pieds nus et avec une robe en journée de neige. C'est des femmes qui sont restées bien portantes jusqu'à la vieillesse. Les mentalités ne sont pas les mêmes en ville et à la campagne. Souvenez-vous de Hassan El Hassani qui a joué à la perfection les contrastes frappants existant entre les deux milieux. A la campagne, tout le monde salue, même des inconnus. En ville, c'est le contraire nonobstant les changements qui ont eu lieu depuis quelques années. On vous trouve stupide pour peu que vous soyez polis. Hassan El Hassani voyant que personne ne lui rendant la réciproque avait fini par être choqué, en maudissant les lieux et les personnes qui les habitent. Même les mendiants sont trompeurs. On ne sait pas qui est le vrai et le faux. Créer des coins de campagne en ville Pour atténuer la nostalgie, certains devenus citadins malgré eux, ont eu l'idée ingénieuse de se créer des espaces pour vivre paisiblement et oublier les problèmes de la vie. C'est le cas de ceux qui ont acheté des coqs de ferme pour le plaisir d'entendre son chant à l'aube et vivre dans l'illusion. Ils l'ont installé dans un coin du balcon. S'ils ont la chance de vivre au rez-de-chaussée et d'avoir une petit bande de terre, ils plantent au maximum : haricots, fleurs, arbre prenant peu de place comme le citronnier. On essaie de concilier la campagne et la ville. Mais hélas !




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