Algérie

HistoireS Etranges / L'affaire Pierre Longpré



HistoireS Etranges / L'affaire Pierre Longpré
Résumé de la 3e partie n Le juge Cornéliau fit immerger dans la Sambre, une semaine durant, des dépouilles d'animaux. A l'issue des sept jours, on ne constata pas de perte de poids. Le juge décida d'étudier le timing des déplacements de Marie-José Longpré le 12 avril.Convaincu de la culpabilité de la mère, le juge Cornéliau délivra un mandat d'arrêt à son encontre. Marie-José Longpré fut incarcérée à la prison de Namur. Les experts psychiatres ne lui trouvèrent aucune particularité susceptible d'atténuer sa responsabilité. Leur rapport indiqua : «Elle témoigne d'une certaine fermeté, d'une grande fierté. Elle est fière de réussir seule une affaire. Quand on croit déceler chez elle une contradiction, ou bien elle ne répond rien, ou bien elle réplique ? Pourtant, c'est ainsi ?». La défense fut assurée par deux ténors du barreau namurois, le bâtonnier Lorand et Maître Henry ; ils basèrent leur défense sur la théorie du rapt suivi d'un meurtre. Durant l'incarcération de la mère de famille, on s'aperçut que celle-ci était enceinte. Elle fut transférée à Bruges, où se trouvait la seule prison belge équipée d'une maternité. Elle accoucha d'un garçon prénommé Jean-Pierre, puis regagna sa cellule à Namur. Le procès s'ouvrit devant la cour d'assises de Namur sous la présidence du conseiller Caprasse, le 18 mai 1964. Le jury ne comprenait que des hommes, la défense et le Ministère public ayant récusé toutes les femmes tirées au sort. Quand s'ouvrit ce procès sans aveu et sans preuves formelles, la presse se montra prudente. L'opinion publique, pour sa part, croyait largement à la thèse de l'enlèvement. Le procès dura trois semaines au cours desquelles le président et les avocats reçurent des lettres anonymes, dont l'une écrite en Allemand affirmait que Longpré était coupable mais qu'elle avait été aidée par un complice. La rumeur joua son rôle tout au long du procès : si l'enquête de moralité fit de Marie-José Longpré une personne irréprochable, on lui prêta une relation douteuse avec un parent de son mari... Maître Lorand, défenseur de Longpré, reprocha l'absence d'examen psychologique sur la personne de Jean-Claude Genard, estimant que «cet enfant anormal a pu enlever le petit Pierre et le jeter dans la Sambre». La cour lui rétorqua que l'adolescent avait été entendu comme témoin et que l'on ne soumettait pas les témoins à des examens psychiatriques. On débattit longuement, plan à l'appui, des allées et venues de Marie-José Longpré. On crut aussi approcher de la vérité lors d'un échange verbal entre l'accusée et le président : Longpré : «Je me suis demandée si je n'étais pas devenue folle, si je n'avais pas oublié ce que j'ai fait», Président : «Et qu'avez-vous fait '», Longpré : «Rien du tout». Le réquisitoire du Ministère public fut sévère. La défense insista sur l'absence de mobile et la fragilité des témoignages. Pour le Ministère public, accablée financièrement, ne sachant que faire d'un enfant sans doute atteint d'une maladie grave, acculée à s'expliquer devant la famille qui devait se réunir pour Pâques, la mère, tenant à sa réputation exemplaire, aurait jeté son fils à l'eau. Au terme de trois heures de délibération, choisissant le doute, le jury déclara Marie-Josée Longpré non-coupable.??




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