Algérie

HistoireS étranges



HistoireS étranges
Résumé de la 1re partie n Parmi les canons disposés de chaque côté de l'entrée des Invalides, à Paris, seize pièces choisies pour «leur intérêt artistique et historique» proviennent de l'arsenal qui protégeait Alger.Selon un inventaire fait par l'armée française, le nombre total de pièces d'artillerie en bronze que comprenait l'arsenal d'El Djazair en 1830 était de 900, avec un poids global de 3.000 quintaux. Pour autant, l'intérêt de l'armée coloniale ira vite vers Baba Merzoug, la Consulaire. Baba Merzoug avait été, dans un premier temps sélectionné pour figurer au nombre des trophées de l'Hôtel des Invalides. Mais, l'amiral Duperré, qui a ramené en France les canons algériens, a demandé au ministre de la marine son transfert vers la ville de Brest, où il a été érigé face contre ciel dans la cour de l'arsenal. Par la suite, un coq en bronze a été placé sur la bouche de La Consulaire. Baba Merzoug est venu au jour à la fin des travaux de fortification de la ville d'Alger, en 1542. Fabriqué par un fondeur vénitien suite à la commande du pacha Hassan, qui avait succédé à Kheireddine, sa portée était exceptionnelle pour l'époque, 4.872 mètres, et un poids impressionnant, 12 tonnes. C'est une superbe pièce d'artillerie, unique en son genre, finement ciselée, qui va dorénavant défendre Alger, la rendant inviolable, absolument inattaquable par mer. Servi par quatre «Tobdjis» (artilleurs) et un chef-tobdjis, le canon est dirigé vers Raïs Hamidou (ex-Pointe Pescade, ouest d'Alger), interdisant dorénavant à tout navire de s'approcher d'Alger. En 1671, l'histoire de ce canon terrible va basculer: il interdira à la flotte de l'amiral Duquesne, qui assiégeait Alger, de s'emparer de la ville. Un fait de guerre qui va lui valoir une animosité tenace de deux siècles, après une vengeance terrible des français. Le consul de France et missionnaire auprès du Dey à Alger, le père LeVacher, accusé de traîtrise par le rais Meso Morto (demi mort), a été mis dans la bouche du canon et «tiré» avec un boulet vers le navire amiral français, dont l'escadre bombardait la ville. Il sera appelé, dès lors, par la marine française «La Consulaire». Mais, ce sera la dernière fois qu'il envoie un boulet. La charge employée était si forte que le canon se fendit à la culasse. Il ne servira plus après. Mais, l'endroit où il se fendit a été masqué par une toile goudronnée, et le secret de sa «mort» bien gardé. Il gît sur son emplacement actuel, au port de Brest, depuis le 27 juillet 1833. Un comité chargé de sa restitution a été mis en place dans les années 2000. Mais, sans résultats, jusqu'à présent. Son lointain souvenir, ainsi que les 1.000 canons qui défendaient El Djazaïr, est toujours présent pour les algérois notamment, lorsque la fin de la journée de jeûne, au mois de ramadhan, était annoncée jusque vers les années 1970, par un coup de canon, tiré du port d'Alger.?


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