Résumé de la 1re partie ? Pour certains spécialistes de l'histoire humaine en Amazonie, les géoglyphes de l'Etat brésilien d'Acre, suggèrent que les forêts de l'Amazonie occidentale, n'étaient pas aussi «vierges» que le prétendraient certains écologistes.Bien que les chercheurs reconstituent l'histoire écologique de l'Amazonie, le mystère entoure encore aujourd'hui les origines des géoglyphes et des personnes qui les ont faites. Jusqu'à présent, 290 de ces formes ont été trouvées dans l'état d'Acre. Il y en aussi environ 70 en Bolivie et 30 dans les Etats brésiliens d'Amazonas et de Rondônia. Mais peu d'attention scientifique avait été accordée à ses structures jusqu'à ce que M. Ranzi les étudie dans les années 1990, puis que les chercheurs brésiliens, finlandais et américains n'aient commencé à trouver de plus en plus de géoglyphes à l'aide de l'imagerie satellitaire à haute résolution et de petits avions survolant l'Amazonie. Denise Schaan, archéologue à l'Université fédérale du Pará au Brésil et qui dirige actuellement la recherche sur les géoglyphes, a procédé à des tests au radiocarbone; ainsi, leurs constructions remontent de 1000 à 2000 ans, et certains pourraient avoir été reconstruits à plusieurs reprises au cours de cette période. Les chercheurs, en s'interrogeant sur la profondeur de 6 mètres de quelques-unes des tranchées, ont d'abord pensé que ces structures étaient utilisées pour se défendre contre des attaques. Mais la théorie a été abandonnée face au manque de signes de peuplement humain à l'intérieur et autour des géoglyphes: pas de vestiges de pieux d'habitations ou de déchets, pas de modification des sols pour l'agriculture... Les chercheurs pensent aujourd'hui que ces géoglyphes avaient une importance cérémonielle, semblable, peut-être, aux cathédrales médiévales en Europe. Ce rôle spirituel, a déclaré William Balée, anthropologue à l'Université Tulane, pouvait impliquer «la géométrie et le gigantisme.» En attendant, ces géoglyphes, situés à la croisée des chemins entre les cultures andines et amazoniennes, restent encore une énigme. Ils ont peu à voir avec les autres colonies pré-colombiennes découvertes ailleurs en Amazonie. De grandes lacunes persistent également en ce qui concerne les peuples autochtones de cette partie de l'Amazonie, après que des milliers d'entre eux aient été réduits en esclavage, tués ou forcés à quitter leurs terres pendant le boom du caoutchouc qui a commencé à la fin du 19e siècle. Pour les scientifiques et les chercheurs du Brésil, rapporte Mme Schaan, ces structures sont «l'une des découvertes les plus importantes de notre temps.» Malheureusement, le repeuplement de cette partie de l'Amazonie menace la survie des géoglyphes, après avoir été cachés pendant des siècles. Les forêts recouvrent encore une grande partie de l'Etat d'Acre, mais dans les zones défrichées où les géoglyphes sont trouvés, des chemins de terre en traversent déjà quelques-uns. Des gens vivent dans des cabanes en bois à l'intérieur des géoglyphes, et des poteaux électriques en parsèment d'autres. Tiago Juruá, auteur d'un livre sur la protection des sites archéologiques, explique que «le défi consiste maintenant à faire de nouvelles découvertes dans les forêts qui sont encore en place, avec l'espoir qu'elles ne risquent pas la destruction.»
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Posté Le : 18/05/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ferhat A
Source : www.infosoir.com