Algérie

Histoires étranges



Histoires étranges
Résumé de la 1re partie ? Quels furent les auteurs de ces statues ' De simples tailleurs de pierre ou des artistes contestataires, initiés à des rites secrets 'En fait cette cave ne sera vraiment redécouverte qu'en 1956 par les archéologues Jeanne et Camille Fraysse. C'est à partir de leurs travaux qu'Annie Brethon et Daniel List, conservateurs du site pendant 20 ans, ont émis une des hypothèses les plus crédibles. Selon leurs conclusions, ces sculptures dateraient de la seconde moitié du XVIè siècle, sous le règne troublé des Valois, dominé par la très catholique et sanglante reine Catherine de Médicis.?C'est un ensemble de détails vestimentaires des personnages et d'attitudes qui donnent des indications précises sur leur date d'exécution. Ainsi, le décolleté des femmes, qui laissait leurs seins nus, porté par certains personnages de la caverne, apparut à la cour de Charles IX après 1561. Le haut de chausse plissé et serré rappelle la mode masculine à la cour du temps des Valois, ainsi que le port de la fraise qui connut une grande vogue à la fin des guerres d'Italie. Autant de détails qui situent l'époque des panneaux sculptés mais qui laissent dans l'ombre la véritable personnalité des sculpteurs. Comme il n'existe ni archive ni tradition orale locale qui fasse référence à cette caverne,?l'origine des statues est sujette à controverse et des hypothèses contradictoires ont été élaborées. D'autres historiens affirment que ce sont des ouvriers initiés aux rites secrets des tailleurs de pierre qui sont à l'origine des bas-reliefs. Interdits de réunion après les mesures royales de Villers-Cotterets, qui abolirent en 1539 les confréries de métiers, traqués par les troupes catholiques, ces sculpteurs de la nuit, formant une communauté libertaire et cosmopolite, se seraient réfugiés dans cette caverne saumuroise pour y tailler nuit après nuit, dans le tuffeau, une fresque satirique, dénonçant les m?urs décadentes de l'époque et vouant aux gémonies de l'enfer la cour du roi de France. Mais d'autres interprétations se sont développées notamment sous l'influence des socio-historiens qui soutiennent que les statues de la caverne sont des ex-voto qu'auraient sculptés des sorciers ou des guérisseurs afin d'évoquer des puissances telluriques pour soigner des malades. Ainsi, Albert Héron, coordinateur des fouilles en 1974/1975 pensait que la caverne était un temple souterrain et que les statues montraient des infirmités, l'ensemble faisant partie d'un culte de guérison. Prolongeant cette idée, d'autres auteurs comme Régis Blanchet, ont affirmé que la Caverne de Dénezé-sous-Doué aurait été un haut lieu rituélique où des hommes et des femmes célébraient un culte de la fertilité et du renouvellement des énergies élémentaires. En fait, la résurgence en pleine Renaissance d'un ancien culte gaulois, honorant la déesse-mère Dana. Des fouilles ont été faites dans le puits de caverne et des tessons de poteries datant du VIIè, VIIIè et IXè y ont été retrouvés. Ainsi, même en ces siècles obscurs, la caverne souterraine ne fut pas un habitat classique. Comme à Lascaux, les hommes ont dû avoir une motivation particulière pour rester dans cette grotte insalubre. Serait-ce l'eau du puits ' Curative, elle aurait été considérée comme miraculeuse au Moyen Age. La signification des statues prend donc un tout autre sens. Le puits étant le centre de la caverne, les statues au visage difforme, représentent les effigies des hommes et les femmes malades, venues se soigner. Ici, une mère portant son enfant à l'agonie pour le baigner dans les eaux salvatrices du puits, là, une procession de scrofuleux venant humecter leur bouche de l'eau guérisseuse.




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