Algérie

Histoires étranges



Histoires étranges
Résumé de la 1re partie ? Le pauvre meunier n'avait pas remarqué, dans l'ombre épaisse d'un noyer, un homme aux yeux brillants, enveloppé dans une longue houppelande noire. Veux-tu vraiment posséder semblable merveille ' lui demanda l'inconnu.Le pauvre homme signa. Pour son retour à Quarreux, la fortune entrevue lui fit hâter le pas. L'épouse du meunier fut tout étonnée de le voir revenu si tôt de chez feu l'oncle. Tu sembles joyeux, lui dit-elle. Un héritage va donc nous sauver de la misère ' Montre-moi les beaux thalers de l'oncle défunt. Il y en a peu, mais nous serons pourtant, demain matin, riches du plus beau moulin de toute la région. Il aura des ailes comme en Hesbaye et le bon vent d'Ardenne les fera tourner. Devinant quelque ténébreuse machination, l'épouse, qui était pieuse et sage, fit raconter à son homme quel marché il avait conclu. Elle en fut grandement alarmée :?Tu dois reprendre ta parole, dit-elle.?Je ne puis. J'ai signé avec mon sang. Mais ne crains rien. Demain, quand tu le verras en avion au premier rayon du soleil, comme cet homme me l'a promis, tu sauras que nos malheurs sont terminés. Et dix ans, c'est long. Toute la nuit, la vallée retentit d'un vacarme pire que maint orage. Cent diables extrayaient pierres et roches, les transportaient au sommet, abattaient des chênes et les équarrissaient. Ils bâtissaient à grand ahan, charpentaient, s'affairaient aux rouages, fixaient des ailes, les entoilaient, taillaient d'énormes meules à grands coups de ciseaux dont les étincelles allumaient des éclairs. Le meunier et sa femme ne purent fermer l'?il dans tout ce vacarme qui ne s'apaisa que peu avant le point du jour. Quelques minutes avant l'aube, moment fatidique, Satan vint chercher le meunier pour lui montrer son ?uvre. Dressé dans le ciel, le moulin tout neuf luisait de tout l'éclat de ses pierres de quartz, aussi haut et majestueux que le château de Mont jardin. Immobiles, ses bras immenses semblaient attendre le premier rayon du soleil pour tourner au gré du vent vif du plateau. On eut dit qu'elles l'attendaient pour commencer à tourner, accomplissant, à la minute convenue, la promesse de Satan. Or celui-ci cachait mal une inquiétude subite. Le jour se leva, éblouissant à l'horizon, et le moulin resta figé. Le Prince des Ténèbres comprit qu'il avait perdu : sa promesse n'était pas tenue. Mais qui avait bien pu se mettre en travers de ses desseins. Il le vit une minute trop tard. Pour sauver l'âme de son époux, la femme du meunier, priant la Vierge de Dieu, part s'accrocher de toutes ses forces à une aile, la paralysant au risque d'être brisée par elle. Ecumant de rage, Satan foudroya le moulin qui s'écroula, broyant dans ses débris la femme qui avait tenu le Malin en échec. Les pierres géantes des murs furent projetées dans l'Amblève jusqu'à grande distance. On les y voit encore de nos jours encombrer étrangement le cours de la rivière dans tout le site connu depuis sous le nom de «Fonds de Quarreux».




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