Algérie - 05- La période Ottomane

Histoire oubliée : Campagne de Tlemcen (1557)



Histoire oubliée : Campagne de Tlemcen (1557)
La campagne de Tlemcen est une opération militaire menée par les Saadiens de Mohammed ech-Cheikh, contre Tlemcen en 1557, alors sous domination de la Régence d'Alger, province autonome de l'Empire ottoman. Les Saadiens s’emparent en partie de la ville, mais échouent à s'emparer du Mechouar, dans lequel s'est repliée la garnison turc. Mohammed ech-Cheikh met fin à sa campagne en apprenant la révolte des Berbères de l'Atlas marocain contre son autorité.

Contexte :
Le Maghreb central passe sous la domination ottomane dès le début du xvie siècle. Les Ottomans entretiennent initialement de bons rapports avec les Marocains, à savoir les Wattassides qui soutiennent militairement les Turcs lors de leur conquête du royaume des Zianides. De plus, un nombre considérable de janissaires est alors au service des sultans marocains à Fès1.

Le conflit maroco-ottoman verra le jour avec la montée en puissance des chérifs saadiens originaires du Souss, qui s'emparent de Fès en 1549, au détriment de la dynastie wattaside2. Craignant de perdre l'appui des confréries religieuses en Oranie occidentale, un accord devant partager l'ancien territoire zianide est conclu entre les Saadiens qui devront récupérer Tlemcen, et les Ottomans qui s'empareront d'Oran. L'entente ne verra jamais le jour, notamment en raison des intrigues des Turcs avec les princes Ourtajin de Debdou, alliés des Wattassides, ainsi que le ralliement au clan pro-marocain du plus haut dignitaire de la cour de Tlemcen, le vizir Al-Mansour3.

En 1550, Mohammed ech-Cheikh lance une grande offensive contre la présence ottomane dans l'Oranie4. Les Marocains s'emparent de Tlemcen le 9 juin 15503, mais échouent devant Mostaganem puis sont battus par les Banu 'Amir, alliés des Espagnols installés à Oran4. Les Ottomans ripostent dès 1551, et lancent une contre-attaque, avec leurs alliés berbères du Royaume des Beni Abbès et des Zianides pro-ottoman. Battue par les contingents turcs de Hassan Pacha, l'armée marocaine abandonne Tlemcen5. Les Ottomans annexent pour de bon l'Oranie à leurs possessions en Algérie, la Régence d'Alger6.

Attaché à son indépendance vis à vis de la Sublime Porte malgré ses nombreuses propositions, Mohammed ech-Cheikh refuse la suzeraineté turque poussant les Ottomans à soutenir le prince wattaside Abou Hassoun en exil2. Les Ottomans lancent une campagne contre Fès dans le but d'introniser le prétendant wattaside. Le corps expéditionnaire turc est dirigé par le pacha Salah Raïs, et aidé par des contingents wattasides. Après de durs combats près de Fès, Mohammed ech-Cheikh est battu et contraint d'abandonner la ville. Les Ottomans et Wattassides font leur entrée dans la ville le 9 janvier 1554. Abou Hassoun s'empresse d'éloigner une partie des Turcs qui étaient coupable de plusieurs exactions envers la population, en échange d'une grande somme qu'il leur avait promises ainsi que de la base de Peñón de Vélez de la Gomera7,8.

Mohammed ech-Cheikh réorganise ses troupes dans le sud, et bat Abou Hassoun et ses alliés ottomans, lors de la bataille de Tadla8. Cette victoire permet à Mohammed ech-Cheikh de s'emparer de la ville de Fès le 13 septembre 1554, devenant le sultan incontesté du Maroc, et établissant pour de bon la dynastie saadienne en tant que seul dirigeant du pays, mettant donc fin à l'ambition de la dynastie wattasside, dont les derniers membres sont massacrés par des pirates alors qu’ils fuient le Maroc8,9.

Déroulement :
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En apprenant la révolte des habitants de Tlemcen contre la garnison turc de la ville, Mohammed ech-Cheikh décide de saisir cette occasion et d'intervenir. Les Saadiens s'emparent en partie de la ville et assiègent le Mechouar dans lequel se replient les Turcs10. Cependant, l'armée marocaine ne réussissant pas à y pénétrer, met fin à sa campagne en apprenant qu'une révolte a éclaté dans les montagnes de l'Atlas marocain11.

Références
↑ Boyer (1966), p. 22-23
↑ Revenir plus haut en : a et b Chantal de la Veronne, Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée : Relations entre le Maroc et la Turquie dans la seconde moitié du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle (1554-1616), 1973 (lire en ligne [archive]), p. 391-401
↑ Revenir plus haut en : a et b Boyer (1966), p. 23
↑ Revenir plus haut en : a et b Abun-Nasr (1987), p.156
↑ (en) Comer Plummer III, Roads to Ruin: The War for Morocco In the Sixteenth Century, Lulu Press, Inc, 9 septembre 2015 (ISBN 9781483431048, lire en ligne [archive])
↑ Abun-Nasr (1987), p. 157
↑ Wafrani, p. 57.
↑ Revenir plus haut en : a b et c (en) Bertold Spuler et Hans Joachim Kissling, History of the Muslim World, M. Wiener, 1996, 302 p. (ISBN 978-1-55876-112-4, lire en ligne [archive]), p. 103
↑ (en) Bethwell A. Ogot et Unesco International Scientific Committee for the Drafting of a General History of Africa, Africa from the Sixteenth to the Eighteenth Century, UNESCO, 1er janvier 1992, 1045 p. (ISBN 978-92-3-101711-7, présentation en ligne [archive]), p. 201
↑ Wafrani, p. 68.
↑ Faure Biguet, p. 289.


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