Algérie

Histoire / Journées à Bouira Le devoir de mémoire et d'écriture



Histoire / Journées à Bouira Le devoir de mémoire et d'écriture
Evidence - «Si nous n'écrivons pas notre histoire aujourd'hui, d'autres le feront à notre place et certainement pas comme nous aurions dû l'écrire, l'entendre et la voir.»
C'est par ces mots que le président de l'association «Héritage Algérie», le Dr Hanin Djeridane, a achevé son intervention lors des 5es Journées nationales du patrimoine culturel, organisées sous le thème «Patrimoine culturel et résistance», à la Maison de la culture de Bouira. M. Djeridane a, dans son intervention, évoqué l'incendie ' le 7 juin 1962 ' de la Bibliothèque universitaire d'Alger. Il a qualifié ce geste de martyr «génocide culturel et un acte de désespoir». Cet incendie a ravagé plus de 400 000 manuscrits, ouvrages et livres. «Les civilisateurs qui ont construit la Faculté d'Alger, ont commis un acte odieux et criminel contre ce trésor. Ils ne voulaient pas nous laisser cet héritage», a-t-il martelé. Et d'ajouter : «Il y avait, certainement, des documents et des manuscrits qui gênaient l'écriture de l'histoire de la France coloniale.» La participation d'éminents professeurs et enseignants universitaires, des spécialistes en patrimoine matériel et immatériel, ainsi que des associations qui activent dans ce domaine a enrichi la rencontre sur le patrimoine. Yahia Hellal, secrétaire général de l'association «Histoire et ruines», a expliqué que «le patrimoine est une identité culturelle et une source de conscience et d'unité». Il a rappelé que le colonialisme avait vainement tenté de faire disparaître les mosquées, les zaouïas, le hayek et la kechaba. Le président de ladite association, Mustapha Allouache, nous a souligné que la finalité de ces journées est la sensibilisation sur l'importance du patrimoine matériel et immatériel avec l'implication massive des citoyens. Le Dr Nabila Hasani, de l'institut d'histoire de l'Université d'Alger, est intervenue sur la pensée badissienne et son impact sur l'individu. «Actuellement, nous avons besoin de sensibiliser nos jeunes, leur inculquer les principes de l'amour de la patrie et de la science. La politique de Ben Badis était basée sur l'éducation et l'enseignement de l'individu ainsi que sur le dialogue et le savoir écouter», a-t-elle dit dans sa communication. Salah Faradji, président de l'association «Basmatik» (ton empreinte) pour le patrimoine et l'environnement de In Salah et du Tidikelt (Tamanrasset) a rappelé que «In Salah est la zone de transit connue par les caravanes bien avant l'Islam, passant par Ouargla, In Salah Tombouctou (Mali), et toute l'Afrique. In Salah est la zone de rencontre entre Adrar et le Tidikelt. On souhaite que le patrimoine du Tidikelt ne soit pas limité au Nord. Nous avons des richesses qui doivent être connues et mises en valeur». L'étudiant, Zaïd Djamel, de la même association, nous dit que sa localité a son propre patrimoine, très riche. L'artisan Mesani Ali de Bouira, spécialisé dans la poterie traditionnelle, collectionne des objets en terre, hérités de sa famille et qui datent de plus de 70 années. «C'est un vrai trésor que j'ai chez moi. Je voudrais que ce savoir faire soit préservé et respecté par les générations futures.»
A signaler enfin que ces journées ont été organisées, du 1er au 3 mai, par l'association locale «Histoire et ruines», sous le haut patronage du ministère de la Culture et du wali de Bouira.


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