Histoire : Djenina raconte son père Messali HadjTlemcen : les autres articles

«Il s'agit d'un problème politique. L'histoire a été camouflée», déplore Djanina Messali Benkalfat, la fille de Messali Hadj.Le public tlemcénien a découvert, la semaine passée à la librairie Soleil, «Une vie partagée avec Messali Hadj, mon père», le dernier livre-témoignage de Djanina Messali Benkalfat, aux Editions Riveneuve (France) et coédité par Hibr et Lazhari Labter. La fille, qui vit au Canada, a dédicacé son ouvrage dans sa ville natale, après l'avoir fait au salon international du livre d'Alger, le mois dernier. Dans une interview qu'elle nous avait accordée en exclusivité à Tlemcen, il y a une année, Djenina (jardinet) avait confié en substance : «La reconnaissance du fondateur du PPA ne suffit pas. Je demande à ce que la société se rapproprie son histoire».
Concernant la réhabilitation de son père (l'aéroport de Tlemcen baptisé au nom de Messali, etc.), Djenina avait réagi quasiment en colère : Ce mot me contrarie. Nous ne sommes pas en train de parler d'une fâcherie ni d'un problème à arranger avec des reconnaissances. Il s'agit d'un problème de politique, d'histoire qui a été camouflée. Aujourd'hui, je pense qu'il est grand temps que la société se rapproprie son histoire avant de passer à des réformes fondamentales. Il est fondamental que cette société se rapproprie son histoire. Il faut devenir sérieux et parler de choses vraies. Ma foi, les confrontations sont toujours enrichissantes (?). Nous n'avons pas été uniquement marginalisés ! Des générations entières de militants, des familles de nationalistes ont été mises au ban de la société. Leur engagement pionnier n'a jamais été reconnu et ils ont été accusés de toutes les trahisons. Si nous n'avions été que marginalisés, minoritaires dans la classe politique, cela n'aurait pas été grave.
Ceci étant dit, il n'y a jamais eu de démocratie politique. Nous attendons toutes les réformes avec beaucoup d'espoir. Nous aspirons tous à une société où les citoyens vivent en harmonie avec un respect mutuel. Donc, il ne s'agit pas seulement de réinsérer Messali Hadj, le symbole. Tous les gens qui se sont engagés derrière lui doivent être reconnus.