Algérie

Histoire de rancuniers voisins



Prié de s'expliquer sur la sauvage agression à l'arme blanche, qu'il a eue envers son voisin, Med R. Omar K. Attention, ici, l'arme blanche en question, commence et finit à un coupe-ongles, que les juges du siège, au cours de l'audience appellent, «arme blanche ou objet contondant, au moment de son utilisation»!Oui, c'est comme ça: le coupe-ongle peut être, bel et bien, une arme blanche! Le détenu commence son récit par une banale dispute entre deux voisins qui avaient un vieux contentieux, qui n'a pas eu de fin. La dernière dispute qui s'est terminée au commissariat, est intervenue à la suite d'une grosse fuite d'eaux usées, du plafond de la chambre d'enfants de Med R. qui réside au deuxième étage, de l'immeuble pourtant bien tenu par les habitants qui ne se fréquentent pas beaucoup, depuis longtemps.
Omar dit, sur un ton neutre, «qu'en 1999, à la suite de travaux intérieurs, il a eu un refoulement d'eaux usées dans sa chambre.
Il est venu me demander de monter pour constater les dégâts, suite au trou formé par ses travaux. En ce qui me concerne, je n'ai procédé à aucune transformation intérieure.
Alors, je m'en suis lavé les mains. Sur instigation de sa femme, un être infréquentable que les voisins évitent, j'ai maudit le diable et me suis mis de la partie et achevé les travaux! Depuis, il me cherche à chaque occasion, parce que je ne répondais même plus à ses formules de politesse.
Son épouse, mère d'une fille unique, a beaucoup de temps à perdre et donc, elle s'occupe de ses voisins, en créant des histoires à dormir debout, pour un oui, et pour un non! Peu après, ses travaux ont été achevés sans que je puisse faire quelque chose, puisque je n'y étais pour rien! Et...
-Pourquoi, à deux reprises, vous évoquez madame Mohamed R. alors qu'elle n'est ici, ni victime, ni prévenue, ni témoin' coupe le juge.
-Si, si, monsieur le président, je dois en parler, c'est elle qui tire les ficelles, convoquez les voisines, elles vous confirmeront toutes et sous serment, mes dires!
Non, non et non! Nous n'allons pas nous éterniser autour de ce misérable dossier, et renvoyer encore une fois l'audience, pour un sujet qui ne figure même pas dans l'ordonnance de renvoi!»,s'égosille, à en perdre haleine, presqu'au bord de l'énervement, le président.


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