Algérie - 07- Occupation Française

Histoire de la guillotine en Algérie



Histoire de la guillotine en Algérie
La première exécution en Algérie d’un condamné à mort par la guillotine date du 16 février 1843. Auparavant, c’était à l’aide du « yatagan », sabre à lame recourbée que les condamnés à mort étaient décapités.
Mais, à la suite d'une exécution à Alger le 3 mai 1842 qui avait été désastreuse, le ministre de la guerre de l’époque, le général Amédée Despans-Cubières, fit introduire l’usage de la guillotine et exigea que les exécuteurs soient européens, et non plus de confession musulmane. La guillotine qui a été choisie dès le 28 novembre 1789 comme instrument de décapitation des condamnés à mort fut donc introduite en Algérie.
C’est donc un certain Abdelkader ben Zelouf Ben dahman reconnu coupable de différents assassinats et de vols qui a été le premier Algérien exécuté Place Bab El-Oued à Alger 16 février 1843.
Depuis lors, la guillotine fut utilisée à de nombreuses reprises.
Même les combattants de la liberté et de l’indépendance Algérienne furent exécutés de la sorte, car considérés comme des délinquants et des criminels de droit commun, la France refusant de reconnaître qu’elle était en guerre. Le 17 mars 1956, sont publiées les lois 56-268 et 56-269 qui permettent aux tribunaux militaires d’appliquer - sans instruction préalable - la peine de mort aux combattants algériens pris les armes à la main.
C’est ainsi que le 19 juin 1956, Ahmed Zahana, condamné à mort à la suite de l'assassinat dans la nuit du 31 octobre au1er novembre 1954 du garde forestier François Braun, est guillotiné dans la prison de Barberousse, et ce malgré l’intervention de l’archevêque d’Alger, Mgr Duval.
Ahmed Zabana adressa une lettre à sa famille :
« Je vous écris sans savoir si cette lettre sera la dernière et cela, Dieu seul le sait. Si je subis un malheur quel qu’il soit, ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu car la mort pour la cause de Dieu est une vie qui n’a pas de fin, et la mort pour la patrie n’est qu’un devoir […] Ne me pleurez pas et soyez fiers de moi ». « tahia el-Djazaïr ».
Le même jour fut guillotiné Abdelkader Ferradj, membre du commando Ali Khodja.
Le 25 juillet 1957 Badèche Benhamdi, âgé de 27 ans, accusé d’avoir tué le maire de Boufarik et président de la Fédération des maires d’Algérie, Amédée Forger, le 28 décembre 1956, au 108 rue Didouche Mourad (ex Michelet) fut exécuté.
Il fut arrêté dans la nuit du 25 février 1957 par les Bérets verts du 1er Régiment des étrangers parachutistes (1er REP). Après un passage à la Villa Susini, il fut écroué à la prison de Serkadji. Le 11 avril 1957, il fut jugé et condamné à mort. Il fut défendu par ma consœur Gisèle Halimi.
Abderrahmane Taleb a été guillotiné le 24 avril 1958 à la prison de Barberousse. Il était considéré comme le «chimiste» de la bataille d'Alger de 1957.
Le 11 février 1957, Fernand Iveton, membre du Parti communiste algérien, a été guillotiné, avec deux autres militants algériens, Mohamed Lakhnèche et Mohamed Ouenouri.
Aux côtés de ces exécutions politiques, celles de droit commun étaient aussi importantes. Une seule femme a été guillotinée en Algérie. C’est le 10 avril 1948, à Sidi Bel Abbes que Madeleine Mouton, reconnue coupable de l’empoisonnement de 11 personnes a été exécutée.
Le 12 août 1959 a eu lieu la dernière exécution par guillotine d’un condamné à mort.
Il s’agissait de Ouïs Mostifa ould habib, condamné pour viols et meurtres.


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