Cette chanson a été créée par le cheikh El-Mekki Ben El-Qorchi, poète-conteur aveugle marocain qui se déplaçait d’une place publique à l’autre, avec son petit singe sur l’épaule. Originaire de la ville côtière atlantique d’Azemmour, il finit sa vie après avoir longtemps habité à Marrakech, dans la ville de Larache, au début du siècle passé.
Ses œuvres, des poèmes narratifs ou contes en vers, pour la plupart, sont nombreuses et très populaires. Mais aucune n’a atteint, du moins en Algérie, le degré de popularité de ce « harraz » qui décrit avec truculence les tentatives que fait l’amoureux, sous des déguisements successifs pour tromper la vigilance du gardien jaloux – c’est le sens du mot « harrâz »- un sorcier venu du Hijaz, et pénétrer dans le palais de sa bien-aimée où cette dernière, la jeune et belle Aouicha, est retenue contre son gré par des sortilèges.
Le succès des chants de type « harraz » (on en recense 42 textes de différents poètes !) tient surtout à sa parenté avec l’écriture théâtrale (ces textes étant de véritables petites comédies de style maghrébin).
Ainsi, ces textes n’ont pas manqué d’inspirer certains hommes de théâtre comme Abdessalam Charaïbi, qui a écrit, à partir des extraits de différents qacidas, une opérette en cinq actes dans le style des comédies à quiproquo de Molière.
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Posté Le : 18/10/2019
Posté par : aprincess
Ecrit par : espritplume
Source : https://elgustolefilm.wordpress.com/2012/09/27/tradition-chaabi-2-histoire-de-la-chanson-el-harraz-le-gardien-jaloux/