Le 23 février est décrété journée nationale de la Casbah. A défaut d’être la restaurée, l’antique médina jouit d’une commémoration digne de celles que l’on réserve aux martyrs! Elle est pourtant toujours là, vielle souffreteuse et peut-être même agonisante, mais tant qu’il lui reste un souffle de vie, la Casbah mérite d’être chantée, et non enterrée!
Nous avons donc décidé de la célébrer, en évoquant le passé d’une médina florissante, qui malgré les affres du temps , et l’inertie de ses responsables reste debout et fière, nous narguant du poids de ses années, décennies, siècles de vécu et d’Histoire.
LA CASBAH D’ALGER
‘’Féerie inespérée et qui ravit l’esprit, Alger a passé mes attentes. Qu’elle est jolie la ville de neige sous l’éblouissante lumière !…on regarde extasié cette cascade éclatante de maisons dégringolant les unes sur les autres du haut de la montagne jusqu ‘à la mer. On dirait une écume de torrent,une écume d’une blancheur folle,et,de place en place comme un bouillonnement plus gros,une Mosquée éclatante luit sous le soleil.’’ Guy De Maupassant
Elle est unique, elle n’a pas sa pareille, aucune autre Médina n’a à la fois cette orientation, ce climat, cette précision architecturale. On ne peut comparer la vie d’une ville dont les terrasses habitées s’étagent en escalier à partir de la mer.
Certains l’ont décrite tel où comme » un diadème sur le front d’une princesse « , d’autres en » un immense burnous blanc qui plonge ses pans dans le bleu de la mer « . Tour à tour surnommée » El-Beida » (la blanche), » El-Djazia » (l’imprenable), » El-Mahroussa » (la bien gardée) pour marquer le fait qu’elle ait été inexpugnable durant plus de trois siècles (1516.183O)…
Celle que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de Casbah, est une ville-cité qui existe depuis plus de 2000 ans. Elle fut le noyau urbain de la ville d’Alger depuis la plus haute antiquité, puis comptoir phénicien au IV e siècle avant d’être refondée sur les ruines romaines d’Icosium par le Prince Bologuine Ibn Ziri ibn Menad au cours de la deuxième moitiée du 10ème siècle. Dès lors, elle fut dotée d’une Kasbah (citadelle forteresse) que l’on situa au niveau de Sidi Ramdane, et que l’on appela dans un passé récent : l’ancienne Kasbah (El Kasba lekdima). Elle fut alors, la défenderesse d’El Djazair banou mezghenna, et ce jusqu’à l’arrivée des ottomans au 16 éme siècle.
Les ottomans n’ont donc pas construit la Casbah, tel que l’ont prétendu certains, mais ils l’ont fortifiée. En effet, Avec l’arrivée de ces derniers en I516, une nouvelle Kasbah (citadelle forteresse) dotée d’une batterie de canons, a été installée sur le point culminant de la médina (118 m.) par rapport au niveau de la mer, appelée ‘’topa net el Kelaa’’ (la batterie de la forteresse ou la citadelle) destinée à la défense de la ville d’El Djazair.
Cette Kasbah (citadelle forteresse) deviendra dès I816 /I7 le palais du Dey (dar essoltane) et ce n’est qu’après 183O ,qu’a eu lieu le glissement sémantique du terme Kasbah qui devait couvrir ainsi l’ensemble de la médina d’El Djazair, afin de la distinguer de la nouvelle ville (Alger), signe prémonitoire du début de la marginalisation de la Casbah (vieille ville)… A suivre
Posté Le : 18/10/2017
Posté par : walidzegrar
Source : Casbah d’Alger