Affaire Khalifa : Amour, Gloire et Beauté
L’affaire Khalifa, le calife déchu, suscite bien des curiosités et ressemble étrangement à la série « Amour, Gloire et Beauté «, le téléfilm américain qui a fait rêver la planète entière. Suspens, fric, coups bas, intrigues, jalousies, luxure, aventures passionnelles, triche, arnaque, toute la panoplie y est. Ce qui retient l’attention dans notre téléfilm local, c’est la qualité des personnages et leur position sociale. Celui qui a écrit le scénario, égale ou dépasse en génie, les grands d’Hollywood. C’est ce qu’on appelle un film à gros budget. Pour regrouper autant d’acteurs et pas des moindres dans une même série, c’est que l’on doit disposer de fonds inépuisables. En effet, n’est pas n’importe qui pour avoir autant de P-dg dans un même film. Les figurants eux aussi, ne sont pas des personnages ordinaires, puisque l’on retrouve des Dg, des directeurs, des chefs de département, des présidents de conseil d’administration, des stars du cinéma, des artistes, des noms célèbres du sport roi, des princes, des fils de P-dg, leurs épouses, la crème de la jet-set, des ministres et j’en passe. Le coup de chapeau ! Ce qui explique que les lieux du tournage sont dans les banques, avec comme fonds la capitale londonienne. Ceci pour le décor. Lors de la diffusion du film, les Algériens, qui faisaient leurs premiers pas dans la mondialisation et l’économie de bazar, tiraient presque une fierté de la naissance d’une légende appelée Khalifa. Pour un moment, ça rompait avec le cliché d’indigènes que nous attribuait l’Occident. Des banques regorgeant de dollars, des compagnies d’avions, Adidas, l’Olympique de Marseille, on était soudainement dans la mondanité. C’est vrai que l’Algérien avait un orgueil mal placé, mais il refusait de ressembler à ces pays d’Afrique noire qui vivent dans la brousse et courent après les gazelles. Mais ce même Algérien avait oublié qu’un film n’était qu’un film, c’est à dire, un instant d’illusion et d’évasion (...fiscale). C’est vrai que Khalifa story n’a pas eu la même longévité que « Amour, Gloire et beauté «, mais tout autant que lui, il a tenu en haleine des millions de téléspectateurs qui l’ont eu dans le baba. A commencer par les retraités. Leur fin allait être aussi tragique que le dernier feuilleton de Khalifa Story. Heureusement que nos retraités n’allaient pas être seuls dans leur malheur. Les gosses des P-dg qui disposaient à longueur d’année de billets d’avion gratuits vers des destinations de leurs choix et des travels checks, eux aussi allaient perdre leurs privilèges par la faute du papa trop gourmand. Qu’est ce que je vous disais, un film est un film, c’est à dire un instant d’illusion. Un rêve éphémère. La réalité est plus dure. Car si le retraité a appris à vivre avec sa misère, qu’en sera-t-il des enfants gâtés? That’s the question.
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Posté Le : 19/06/2006
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com