Algérie

Histoire de Aïn Nouissy



Histoire antique

Aïn-Nouïssy (sources merveilleuses) doit son nom aux différentes sources thermales qui jaillissent de ses terres. Elle porte les traces d'un passé lointain et antique. Cette région mostaganémoise dont le sol fertile est reconnue nationalement a connue plusieurs invasions et plusieurs empires dont la présence romaine. Le pont romain qui date des premiers siècles et qui se trouve au pied du mont Chegga face au village est le témoin de l'existance romaine sur le sol noiséen.

Histoire coloniale

Au début du 18ème siécle , plusieurs tribus habitaient cette région dite Aïn-Nouïssy : Bordjia, Dradeb, Akerma, Abid Cheraga, Hachem Darough.

Du temps de l'empire Othoman, les trois premières de ces tribus faisaient partie du makhzen de l'agha des douairs, les abid Cheraga comptaient dans le makhzen de l'agha des zmelas et les Hachem Darough étaient sous les ordres directs du caïd de Mostaganem.

En juillet 1833, lors de la colonisation de Mostaganem par le général français Desmichels, ces tribus qui avaient reconnu l'autorité de l'émir AbdelKader vinrent sous ses ordres attaquer les avants-postes français. Déjà depuis 1830 au tout début de la colonisation, les français ont du repousser plusieurs assauts des tribus de Aïn-Nouïssy, l'une des premières résistances héroïques à l'occupation dans la région. En juin 1835, ces même tribus de Aïn-Nouïssy participèrent au côté de l'émir AbdelKader dans la glorieuse bataille de la Macta. En 1840 elles assiégèrent Mazaghran.

Les populations d'origines habitant Aïn-Nouïssy composent les trois tribus principales, celles des bordjia, qui a pour berceau les environs de Mascara. En effet, le noyau des bordjia habitait près d'un bordj autour duquel furent peu à peu construites quelques maisons créant ainsi la petite ville d'El-Bordj. Cette tribu était tout à fait hétérogène et se subdivisa en Bordjia de Mascara ou d'EL-Bordj et en Bordjia de Mostaganem ou de Cirat. La scission eut lieu au XVIe siècle à l'arrivée des Turcs.

Les Dradebs restent néaumoins les populations les plus anciennes de Aïn-Nouïssy, d'origine arabe, leur nom vient de ce que les premières tentes qui formèrent cette tribu comptaient prés d'une haie de cactus. Ce sont eux (Dredebs) qui sont les plus anciennement installés dans le pays puisque l'on compte que beaucoup d'entre eux y vinrent au début du XVIe siècle avant les Turcs, et certains même au Xe siècle.

Ainsi en étudiant ces tribus on s'apercoit que les origines de Aïn-Nouïssy sont trés mélangées, c'est cependant l'ascendance des Dradebs qui leur vaut d'être les plus ancien du pays.

Dès les 20,24 et 28 septembre 1848, les murs de la capitale française se couvrirent d'affiches annonçant un crédit de cinquante millions destinés à l'installation en Algérie de douze mille colons.

Les familles dont la candidature était acceptée par la commission chargée d'étudier les demandes furent réparties en dix-sept convois dont le départ de Paris s'échelonna du 8 octobre 1848 au 18 mars 1849. Quatre convois furent ainsi dirigés dans les environs d'Oran, deux vers Mostaganem, les autres vers l'Algérois et al région de l'Est de l'Algérie. Nous nous attacherons tout particulièrement à suivre ici le quinzième convoi composé de 865 personnes, dont 40 enfants, et qui, le 30 novembre 1848, quitta le quai Saint-Bernard à Paris pour gagner Mostaganem. Chaque passager avait eu droit d'emporter un baluchon de 50 kg.

En 1841, des pêcheurs créèrent le hameau de la Salamandre, du nom d'un vaisseau échoué. Pendant les années 1843 à 1846, des familles de colons s'installèrent à l'emplacement de l'ancien village musulman de Mazaghran. En 1846, ce fut l'arrivée des colons de Stidia originaires de la Prusse rhénane, que l'armateur devant les transporter au Brésil abandonna à Dunkerque et auxquels le gouvernement de Louis-Philippe proposa cette implantation. La même année encore, d'anciens militaires furent établis à l'extrémité de la Vallée des Jardins. En 1847 s'édifia le hameau côtier d'Oureah pendant qu'une dizaine de fermes isolées peuplaient le pays entre Mostaganem et Hassi-Mamèche (ex-Rivoli) une dizaine de kilomètre au sud.

Puis, en novembre 1848, le troisième convoi parti de PAris avec 822 personnes fut réparti entre les colonies agricoles en création de Souk-el-Mitou (Bellevue), Aïn-Tédelès et Hassi-Mamèche.

Quant au quinzième convoi, les destinations qu'on lui assigna furent Mesra (aussitôt rebaptisé Aboukir), Tounin avec son annexe Kharouba et enfin Aïn-Nouïssy (ex-Noisy-lès-bains). Le 24 décembre au matin, les futurs habitants de ce dernier village, ayant entassé leurs maigres bagages sur des prolonges d'artillerie quittèrent Mostaganem et, à pied, prirent la route du sud. A 3 km de la ville, ils longèrent Mazaghran, puis 5km plus loin ce fût la halte du déjeuner à Hassi Mamèche (ex-Rivoli).

Au cours de cette première partie du trajet, les colons purent apercevoir, de-ci de-là autour des fermes, des activités agricoles qui disparut ensuite des paysages traversés pendant les huit derniers kilomètres.

Enfin, dans l'après-midi, la petite troupe, parvenue à la limite sud du plateau de Mostaganem, put contempler, des flancs du mont Chegga, l'immense plaine de l'Habra s'étendant jusqu'à l'Atlas.

Les voyageurs apercurent alors, quelques centaines de mètres plus bas, un peu à l'est, un emplacement sommairement débroussaillé. La piste à peine tracée qu'ils avaient suivie depuis le matin n'allait pas plus loin : les colons étaient arrivés à Aïn-Nouïssy.

L'époque fut rude et sans doute le mot calvaire employé souvent pour décrire la vie des colons de 1848 n'est il pas exagéré. Certains moururent rapidement des privations qu'ils enduraient ou retournèrent à Paris, abandonnant tout espoir d'une vie meilleure; il furent aussitôt remplacé par d'autres venus isolément ou par petits groupes familiaux, principalement du Dauphiné et des Pyrénées, plus ou moins par leurs propres moyens.

En 1853, l'autorité coloniale cède la place à l'administration civile dans toutes les colonies agricoles de l'Algérie. Aïn-Nouïssy qui était une annexe de Hassi-Mamèche (Rivoli) demeura dans cette situation jusqu'en 1869 ou il devint une commune de plein exercice.

Aïn-Nouïssy, du nom de la source qui alimentait le village, devint Noisy-lès-bains par décret du Président français en date du 23 aout 1886, les bains étant ceux d'un établissement thermale situé sur la commune.





CORRECTIONS Histoire antique : La personne qui a repris mon texte commet des erreurs dues à une évidente méconnaissance du sujet. En effet, c'est de la source Aïn Nouissy, située à quelques centaines de mètres au nord-est, que le village tire son premier nom arabe. Quand en 1886 il a été rebaptisé Noisy-les-Bains, c'était alors en raison du caractère thermal de ses eaux (cf dernier paragraphe de l'article). Contrairement à ce qui est écrit ici, directement en provenance du site consacré à Aîn-Nouissy et dont j'ai déjà informé son webmestre de l'erreur qu'il commet, il n'existe AUCUN vestige romain sur la commune. Ce qu'il nomme "pont romain" n'est en réalité qu'une partie du petit aqueduc construit en 1854 pour alimenter le village avec l'eau de la source Aïn-Nouissy. Ni plus, ni moins. La photo montrant ce vestige sur le site Aïn-Nouissy, titre "pont romain du Xème siècle" ce qui ne manque pas d'étonner puisque l'empire romain n'existait plus depuis le Vème siècle... Histoire coloniale : 3e paragraphe : on ne sait rien de l'attitude des populations de "Aïn-Nouissy" (aucune entité n'existait d'ailleurs sous ce nom à cette époque). Il est donc inutile et superflu de vouloir leur faire jouer un rôle particulier par rapport aux autres, si grande en soit la tentation. Avant-dernier paragraphe : "En 1853, l'autorité coloniale cède la place à l'administration civile"... Il s'agit bien sûr de l'autorité militaire. Je suis flatté que mes écrits soient repris comme des références. Merci cependant de ne pas leur faire perdre leur qualité en les truffant de fautes d'orthographe et de douteuses "adaptations" historiques. Gérard LANGLOIS
LANGLOIS Gérard - Paris
03/01/2008 - 758

Commentaires

Ce texte est très largement inspiré de ce que j'ai écrit par ailleurs et dont je revendique la paternité même si d'aucun se l'attribue en n'ayant pas la délicatesse de citer leurs sources. Gérard LANGLOIS
LANGLOIS Gérard - Paris
02/01/2008 - 753

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