En parlant d’Alger, il faut toujours évoquer le coeur d’Alger, La Casbah, cette ville dans la ville d’Alger et de par son importance, elle a été classée patrimoine universel par l’UNESCO en décembre 1992.
Ce site historique est en restauration. Alger ou " ELDJAZAIR" d’où son nom en arabe qui veut dire "les iles" et de son nom phénicien Ikosium qui veut dire l’ile aux mouettes.
Ikosium, le comptoir phénicien, qui deviendra la capitale de l’état algérien a vraisemblablement été fondé au VIIème siècle avant l’ère chrétienne. Son nom, qu’attestent les pièces de monnaie trouvées en 1940, lui vient des îlots qui lui font face. Cité autonome de Maurétanie, Ikosium fera partie, en l’an 25 du royaume de Juba II, avant son annexion par Rome en l’an 40. La cité devient ainsi un municipe romain sous le nom latinisé d’Icosium. En 75, elle reçoit le droit latin de l’empereur Vespasien. Le site de la cité avait alors pour limites : le lycée Emir Abdelkader, le square Port Said, la mosquée Ketchaoua et le quartier de la Marine. De nombreux objets et des textes épigraphiques attestent de la présence romaine dans les alentours, mais les renseignements relatifs à la ville sont très sommaires.
Après la chute de l’empire romain, l’histoire d’Alger se confond avec les bouleversements des invasions vandales (429-534). Nous signalerons, toutefois, qu’au cours de cette période, la ville a été pendant un laps de temps le siège d’un évèché. Au cours du 7ème siècle, à l’aube de l’Islam, s’installe sur le site la tribu des Beni Mezrenna. Qui s’adonne à l’agriculture et à l’élevage. Elle entretient, par ailleurs, des relations commerciales avec les villes de la rive nord de la Méditerranée.
En 340H / 952 JC., Bologuine Ibn Ziri Ibn Manad fortifie et agrandit le site occupé par les Beni Mezghana et lui donne le nom d’El-Djazair, par référence aux quatre îlots qui faisaient face au rivage. Ce nom donnera, par altération, Alguère en catalan (1375), puis Alger. A partir de cette période, l’histoire de la ville d’Alger, est intimement liée à celle du Maghreb central.
Du 10ème au 15ème siècle. El Djazair subit la domination de tous les prétendants qui se sont disputés le pouvoir au Maghreb central. Alger a ainsi été, du 10ème au 15ème siècle, à la fois et selon les circonstances, Ziride, hammadite, Almoravide, Almohade, Hafside, abdelwadide puis, enfin, indépendante.
Au cours du 15ème siècle, c’est la tribu des Thaâliba (dont est issu le célèbre patron de la ville Abou Zeid Abderahmane Ben Mekhlouf At-Thaâlibi) qui gouverne la ville. Dès les dernières années du 15ème siècle, Alger comme les autres villes du littoral maghrébin subit le contrecoup de la "Reconquista" espagnole. La population s’accroît avec l’arrivée de nombreux émigrés andalous et la ville s’agrandit. En 1510, les Espagnols qui tentent de la soumettre construisent la forteresse du Penon. Face à la persistance de la croisade chrétienne, la population d’Alger sollicite la protection des frères Barberousse qui s’installent à Alger en 1516 L’arrivée des frères Barberousse à Alger va changer radicalement la destinée de la ville. Kheir-Eddine, qui succède, en 1518, à son frère Arroudj, fait face à de nombreuses attaques espagnoles. Le 17 Mai 1529, il détruit la forteresse du Penon, édifiée par les Espagnols et construit la jetée qui va relier les îlots à la terre ferme. Pendant cette période "Ottomane", le siège du gouvernement et de l’administration se situait au Palais de la Jenina, dans la partie basse de la ville. S’y installeront les Beylerbeys de 1534 à 1585, les Pachas de 1585 à 1659, les Aghas de 1659 à 1971 et, enfin, les Deys de 1671 à 1817. Il est ensuite transféré à la Casbah Jusqu’en 1830. Capitale du pays durant la période 1529-1830, Alger est une place forte disposant d’une flotte redoutable qui lui confère une autorité sans égale en mer. Du 16ème au 19ème siècle, outre le palais de la Jenina. Limité par la place du Diwan, de luxueuses demeures de dignitaires et de hauts fonctionnaires se construisent dans la partie basse de la ville : Dar Hassan Pacha, Dar Aziza, Dar Mustpha Pacha.
Cette partie de l’agglomération devient le quartier des affaires. Une grande rue commerçante se développe, allant de la porte Bab El oued à la porte Bab Azzoun. C’est la zone des souks, assez proche du Palais de la Jenina. A la veille de l’occupation française, Alger, largement rebâtie après le tremblement de terre de 1716, s’étend, dans la partie comprise entre la rue Benganif, le boulevard hahkad, la citadelle (Casbah) et le port, soit 3200 mètres de remparts avec cinq portes qui l’enferment. les faubourgs constituent la campagne avec de belles villas enfouies dans un cadre de verdure et de vastes jardins qui faisaient l’admiration des Européens. La ville haute, le Djebel comme on l’appelle, constitue la vraie ville avec ses mosquées, ses zaouias et ses rues étroites.
1529 - 1830 TROIS SIECLES DE PRESENCE TURQUE L ’ Etat algérien, plus connu sous l’appellation "Régence d’Alger" fut, dans les faits, dirigé pendant trois siècles par les janissaires, milice turque installée à Alger après l’arrivée des frères Barberousse.
La réalité du pouvoir était détendue par cette corporation qu’on appelait l’"Odjak" ou Tafias et qui a "enfanté" presque tous les Beylerbeys, les Aghas et les Deys jusqu’à l’occupation de l’Algérie par la France. A l’intérieur du pays, les Turcs n’ont occupé que "quelques postes de surveillance. Ils laissèrent les populations rurales entre les mains des féodaux et confréries religieuses, dont les exigences les poussèrent très souvent à la révolte. Ce manque de contacts directs avec les autochtones fit que les Turcs, étrangers, demeurèrent étrangers durant les trois siècles de leur présence en cette terre. Ils furent cependant un rempart solide contre l’invasion de la chrétienté, au moment où l’esprit de "croisade" dominait encore les actions de l’Eglise, et de certains monarques."
Posté Le : 20/03/2006
Posté par : hichem
Source : www.univ-alger.dz