Algérie

Histoire



L’émir Abdelkader a-t-il influencé l’avènement de la Convention de Genève?5ème partie Début octobre 1845, 300 cavaliers sont envoyés par Cavaignac de Tlemcen pour renforcer la garnison de Témouchent. Soudain, l’Emir surgit en face d’eux. Malgré le nombre, aucun coup de feu n’est tiré. Ils lèvent le drapeau blanc et se rendent. L’Emir les console et leur dit: «Ne désespérez jamais de l’avenir, il ne vous sera fait aucun mal. Dieu a décrété que vous deviez tomber en mon pouvoir. Il peut aussi bien décréter votre libération». D’octobre 1845 au 18 juillet 1846, l’Emir reprit le combat poussant jusqu’en Kabylie où il déploya tout son génie de stratège. En rentrant à sa Deïra, une terrible nouvelle l’attendait. Les prisonniers faits à Sidi Brahim et près de Témouchent ont été froidement massacrés le 24 avril 1846 sous les ordres de Mustapha Ben Thami cousin et beau-frère de l’Emir. Onze officiers eurent la vie sauve. Ils furent libérés sous conditions. Plus tard, l’un d’eux, qui travaillait à Paris demanda à être mis au service de l’Emir, détenu à Amboise. C’était le trompette Escoffier, capturé à Sidi Brahim et pour qui l’Emir organisa une cérémonie officielle pour lui accrocher lui-même la Croix de la Légion d’Honneur, décernée par Louis Philippe, pour le courage dont il a fait preuve en sauvant son capitaine à Sidi Brahim. Evénements en territoire marocain Moulay Abderrahmane, voyant en l’Emir un dangereux rival, décida, sur injonctions des français à mettre terme à son entreprise. En juin 1847, il charge un de ses chefs militaires, Hicham Lahmar, à la tête de 9.000 hommes, de le débarrasser de lui. La troupe campe à Tafersit dans le Rif. L’Emir déploie toute sa diplomatie pour convaincre Lahmar de ses bonnes intentions, en vain. Le chef marocain décide de capturer l’Emir par traîtrise. Il dépêche 500 cavaliers pour «recueillir la bénédiction de l’Emir». Se trompant de tente, ils sont aussitôt découverts et une mêlée s’en suit. Les Marocains laissent 80 cadavres. L’Emir comprend alors qu’il ne pouvait laisser l’initiative à Lahmar. Avec 200 de ses cavaliers rouges, il se dirige vers le camp ennemi et, à 1 contre 45, les Algériens écrasent les Marocains qui perdent leur chef dans la bataille. L’Emir ordonne qu’il n’y ait pas de prise de butins, de soigner les blessés et fait escorter tous les survivants par l’élite de ses cavaliers jusqu’aux portes de Fès.   L’affaire des Chrétiens maronites (Damas - Beyrouth). Le 10 juillet 1860, les Druzes attaquent sauvagement et sans motif précis les Chrétiens de Damas. L’Emir tente de convaincre les chefs Druzes d’arrêter les massacres parce que c’était contraire aux enseignements de l’Islam et surtout pour des raisons de géostratégie: des navires de guerre étaient déjà en rade en face de Beyrouth et d’importantes colonnes militaires françaises, commandées par le Général Beaufort, avaient reçu ordre de raser Damas. De son côté, l’Empire ottoman était menacé dans tout le Moyen Orient. Le délégué de la Sublime Porte sollicite l’intervention de l’Emir. Il saute à cheval et se rend seul à la rencontre du Général Beaufort. Quand il le rejoint dans la plaine de la Bekaâ, il essaie de le convaincre de stopper son avance faute de quoi une catastrophe aux conséquences inimaginables allait s’abattre sur toute la région. Le Général reste de marbre et refuse la requête qui lui est soumise. Alors l’Emir, avec un ton rageur qu’il n’avait jamais utilisé, commence un réquisitoire où il s’engage à régler lui-même la crise. Le Général cède enfin. L’Emir fait volte-face et retourne à Damas. Il obtient des armes qu’il distribue à la colonie d’Algériens qui avaient tant et tant fait sous ses ordres. Il commence par enlever tous les personnels diplomatiques qu’il abrite dans sa propre demeure pendant que ses compagnons vidaient de leurs occupants les maisons ciblées, les Eglises, les Monastères...Des Chrétiens sont emmenés de force. Des primes sont allouées par l’Emir pour quiconque lui ramène des personnes menacées. 13.000 personnes sont recueillies dans sa maison et dans celles de ses compagnons. Il fait face, seul, à leurs multiples besoins. L’opération dure 17 jours pendant lesquels l’Emir ne mit pas pied chez lui. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre d’Orient aux Amériques.   A suivre... Zeddour Mohamed Senni


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